Extraits et engagements

Rédaction de la Revue Quart Monde

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Rédaction de la Revue Quart Monde, « Extraits et engagements », Revue Quart Monde [En ligne], Dossiers & Documents (1993), mis en ligne le 15 avril 2010, consulté le 24 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/4491

Index de mots-clés

Jeunesse, Formation professionnelle

* Les enjeux :

« Les risques de déstabilisation de la société ne peuvent être ignorés de personne. L’actualité, tel un miroir, nous renvoie quotidiennement les images de nos dysfonctionnements, alors donner de l’espoir aux plus démunis, c’est aussi redonner du sens à notre société (…)

Comme l’exclusion n’est pas une fatalité, mais le produit des sociétés humaines, c’est bien aux sociétés humaines d’y porter remède. Une grande partie des réponses se trouvent dans une autre articulation entre emploi, formation et modes d’organisation, ce qui relève de la compétence régionale. Il nous faut faire naître d’autres relations entre l’économique et le social. » M. Gilbert Pouthas, CESR (CFDT)

« Une société comme la nôtre peut-elle accepter que l’on rejette délibérément au motif de crise, de difficultés économiques, sociales, tout ou partie de la population ?

Personnellement, je fais partie de ceux quoi ne le pensent pas. Ce n’est pas possible. Moyennant quoi, il nous faut réfléchir à des moyens d’insérer. » M. Robert Buguet, CESR (CAPEB)

« Il me semble difficile d’enfermer, d’entrée de jeu, la question de l’insertion économique des jeunes dans un dispositif. C’est trop souvent la manière dont on procède, à savoir de partir des dispositifs et ensuite de faire rentrer les gens dedans.

L’un des intérêts de l’expérience d’AJR, c’est le contraire. C’est justement de partir des réalités vécues par les jeunes, des situations d’exclusion dans lesquelles ils sont et ensuite de voir dans quelle mesure des dispositifs actuels sont pertinents ou non. » M. Marc Fourdrignier, CERASQ Institut du Travail Social.

* Déclaration de jeunes :

« Notre souhait est d’avoir un travail sérieux, de pouvoir fonder une famille. Si on n’a pas de travail, on ne peut pas fonder une famille (…)

Les personnes qui viennent nous voir chez nous (…) doivent savoir que tout le monde n’est pas pareil ; il faut qu’elles connaissent le niveau des personnes qu’elles vont voir, qu’elles connaissent leur vie pour savoir comment ils se sont débrouillés jusque-là. » M. Jean-Yves Divry, délégué des jeunes du Quart Monde.

« Il faut faire confiance aux jeune, leur donner une chance (…) Il ne faut pas nous dire que l’on n’est bon à rien. Il faut donner aux jeunes un papier qui a de la valeur, qui dit leur niveau, sinon, cela les décourage. Avoir un travail, un logement, ce sont des valeurs. On est comme tout le monde. » M. Jacques Theron, délégué des jeunes du Quart Monde.

* Les engagements des entreprises :

« Les professionnels doivent s’engager. Ils peuvent apporter leur savoir : il peut y avoir des transferts de compétences, de savoirs. Ils peuvent aussi venir en tant que donneurs d’ordre et considérer ce genre de structure comme un partenaire à part entière.

Pour les jeunes qui ont fait leur parcours de trois ans, on peut les insérer dans le monde du travail, leur donner un statut de salarié. Là aussi, on peut intervenir. Je crois aussi que les chefs d’entreprise doivent aller à la rencontre de ces jeunes. » M. Cailliez, représentant de la CGPME.

« L’expérience d’ATD Quart Monde démontre qu’il n’y a pas d’exclusion de façon rédhibitoire, tout est question de temps et de moyens à mettre en œuvre (…) L’entreprise ne peut pas se permettre de faire tout et n’importe quoi, mais elle pourrait dans un cadre partenarial, en s’appuyant sur des structures complémentaires, offrir des postes d’insertion, ce qui éviterait par ailleurs, une concurrence par rapport au secteur marchand. » M. Buguet, CERS, (CAPEB)

« Il est proposé de créer des organismes d’insertion dans le cadre d’accord partenarial et sous contrôle paritaire. Leur objectif serait de permettre aux exclus d’atteindre le seuil d’employabilité fixé par les professionnels à l’issue d’actions de gestion anticipée des compétences. » CGPME – CAPEB et CFDT.

« Mon entreprise est prête à se mobiliser pour l’insertion des jeunes les plus défavorisés, mais il ne faut pas oublier une chose, c’est que l’objectif n°1 de l’entreprise actuellement, reste d’éviter l’exclusion des salariés de notre entreprise.

(…) Ce qui est fondamental, c’est une liaison importante entre les organismes formateurs, les organismes sociaux et associations qui s’occupent du jeune et l’entreprise. Dès le démarrage de l’action, il me semble fondamental de clarifier les rôles de chacun.

L’entreprise, si elle peut aider à la réinsertion et à l’acquisition de compétences, ne peut être en aucun cas, responsable de la reconstruction du jeune. » Melle Nathalie Boisjot, BSN Reims.

« Nous avons contacté les entreprises Ford, Tréfimétaux, Deville, Solac, Magotteaux, qui nous ont donné leur accord pour engager, dans les Ardennes, une réflexion relative à la lutte contre l’exclusion et l’accès à la qualification. » M. Staffolini, ARDAM ELECTROLUX REVIN.

« En tant qu’entreprises, au niveau du CJD, notre préoccupation est d’insérer un certain nombre d’exclus, qu’ils le soient plus ou moins. On travaillera en partenariat avec d’autres associations, on verra ce que l’on peut faire. C’est une démarche pragmatique d’une dizaine de chefs d’entreprises du département de la Marne. » M. François Falise, représentant du Centre des Jeunes Dirigeants de la Marne.

* Créer de nouvelles solidarités :

« Pour notre organisation, il est clair que c’est de notre responsabilité que de penser à l’insertion des jeunes exclus, mais pas seulement des jeunes d’ailleurs, cela concerne aussi tous les adultes. » Mme Crisinel, CFDT.

« Si l’on veut pouvoir insérer des gens, il faut pouvoir dégager des postes de travail. » M. Ferry, Société Ferry Capitain.

« On s’est mis à chercher où étaient les gisements d’emploi aujourd’hui. » M. A. Larouzée, Sociologue.

* A propos de partenariat :

« Il faut s’associer pour réussir. Dès lors que l’on cherche à résoudre l’équation : chômage/offres d’emploi/réinsertion, il est nécessaire que les acteurs industriels, les communes, les services sociaux, les services de l’Etat s’allient pour réussir dans un comité de vie, dans un comité de bassin. » M. Lemoine, Maire-Adjoint de Sainte-Menehould.

« Il est important, du point de vue des plus pauvres, de choisir des partenaires qui vont faire avancer le droit.

La dérogation a très vite ses limites. On est obligé, à un moment donné, de se poser la question d’un changement de la réglementation, et donc d’un changement de la loi.

Il faut aussi parler du partenariat avec les plus pauvres eux-mêmes. A Lyon, on a sans arrêt essayé d’inventer des formules pour que dans les opérations d’insertion, il y ait un véritable partenariat avec les plus pauvres, c’est-à-dire qu’ils puissent s’exprimer, qu’ils puissent dire leur évaluation continue du dispositif et que l’on puisse en tenir compte. Cela implique d’accepter d’emblée le risque de la contestation. Il n’y a pas de partenariat sans possibilité de contestation, c’est peut-être pour cela que souvent on ne créé pas ce partenariat et que l’on créé plutôt des paroles de partenariat. » M. Xavier Godinot, ATD Quart Monde.

« C’est sur leur espoir que nous rencontrons les jeunes des milieux défavorisés, pour bâtir avec eux une véritable promotion permettant l’insertion. » M. Claude Ferrand, Délégué Général ATD Quart Monde.

* Les engagements des partenaires publics :

« C’est en confrontant vos expériences, en énonçant clairement vos difficultés, en examinant en commun les solutions éventuelles aux problèmes rencontrés que vous pourrez à l’occasion de cette journée apporter des réponses.

Pour ma part, avec mes collaborateurs, nous en prendrons connaissance avec le plus grand intérêt de manière à aller davantage dans la réalité des choses au moment où, avec le Président du Conseil Régional, nous commençons à préparer le prochain Contrat de Plan. Nous nous trouvons actuellement dans la période de gestation de ce document, il importe donc d’y incorporer le maximum de réflexions utiles, notamment sur ces sujets d’exception que vous avez mis à l’ordre du jour. » Ouverture de Monsieur le Préfet de Région.

« Autant nous sommes tout à fait d’accord pour vous soutenir et soutenir les actions en aval d’insertion, de réinsertion, autant nous pensons qu’il est très important d’agir en amont sur le maintien en insertion.

Nous souhaitons que le prochain Contrat Etat/Région qui ne négociera dans les mois qui viennent nous permette une contractualisation totale des actions de formation des jeunes de moins de 25 ans. C’est très important, cela permet avec la réflexion d’aujourd’hui, de s’intégrer dans une cohérence globale sans laquelle cela ne peut pas marcher. Il faut donc que l’Etat, la Région, les entreprises, les partenaires sociaux, le CES, tous ensemble, sans souci de leadership, nous mettions tous nos moyens sur la table et que nous ayons une volonté commune d’avancer.

Je vais plus loin, et nous l’avons proposé publiquement, ce qui découle de ce partenaire complet, c’est de demander d’assumer sur le plan régional la politique de l’emploi (…), dans laquelle s’intègre la politique régionale de l’insertion par l’emploi. » Conclusion de M. Jacques Jeanteur, Vice-Président du Conseil Régional.

« Un premier pas a été franchi avec des unités capitalisables : les acquis professionnels sont directement susceptibles d’être valorisés, intégrés dans un diplôme. Mais on voudrait aller plus loin et faire reconnaître la validation des autres acquis. Par exemple, en construisant des répertoires de connaissances sociales (…) On pourrait ensuite passer de ce répertoire de connaissances à un référentiel de CAP, par exemple, et progressivement, aider à la définition d’un parcours de formation complémentaire.

Dans le domaine de la formation initiale, nous pourrions peut-être travailler avec les enseignants des sections d’éducation spécialisée (…) pour préparer en quelque sorte à ce type d’atelier. » M. André Varinard, Recteur d’Académie.

* Engagement d’ATD Quart Monde :

« Notre engagement est de participer aux comités de pilotage des projets qui seront initiés suite à ce colloque, dans la mesure où ces projets concerneront en premier les jeunes très démunis (…) Nous proposons la création d’un groupe d’appui à la démarche Wresinski explicitée dans le rapport « Grande pauvreté et précarité économique et sociale » du Conseil Economique et Social National, qui a été voté en 1987. » M. Claude Ferrand, Délégué Général ATD Quart Monde.

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