Articles attendus pour le 1er janvier 2019
Né dans un bidonville aux portes de Paris en 1957, le Mouvement ATD Quart Monde s’est développé ensuite dans plusieurs autres bidonvilles de la région parisienne et d’ailleurs. Une politique de résorption de ces bidonvilles a été mise en œuvre dans les années 60 et 70 par les pouvoirs publics, et même si certains d’entre eux existaient encore au début des années 80, on a pu croire, un moment, que la question des bidonvilles en France et plus généralement en Occident, appartenait définitivement au passé.
Elle n’avait pas pour autant disparu si notre regard s’étendait aux autres continents, à l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et centrale, aux Caraïbes et à l’Océan indien. Bien au contraire, dans toutes les grandes mégalopoles, le phénomène des barrios et des slums n’a cessé de s’étendre.
A la fin des années 90, nous avons assisté en France et dans d’autres pays européens à un retour des bidonvilles et autres campements de fortune. Leur développement, lié à la question des migrations et à celle des populations rom, mais pas seulement songeons aux populations cherchant refuge dans les terrains de camping en Belgique et ailleurs, nous interroge : pourquoi le droit à l’habitat, au logement est-il ainsi bafoué ? Pourquoi n’arrivons-nous plus à mettre en œuvre des politiques ambitieuses en la matière ?
Que nous apprend ce « retour » des bidonvilles ? Que nous apprend leur développement exponentiel dans les mégalopoles du Sud ? Quel peut être l’avenir des populations qui y survivent ? Qu’avons-nous appris de l’expérience de ceux qui y ont vécu dans les années 60 ? Qu’avons-nous appris des politiques qui ont été mises en œuvre pour la destruction des bidonvilles et le relogement de leurs habitants ?
Telles sont quelques-unes parmi les nombreuses questions que nous souhaitons aborder dans ce dossier de la Revue Quart Monde, avec comme ambition de dégager quelques pistes qui permettraient de concrétiser enfin ce « droit d’habiter la terre », dont Joseph Wresinski disait que les plus pauvres en étaient interdits.