Une enfant de quatre ans qui grandit dans la misère, dans la cour des miracles, la cour des pouilleux comme disent les autres…, des soûlots, des pollacks et des ritals. Un monde à part, celui des déracinés. Dans l’odeur aigre des eaux usées, des murs humides.
Cacou joue dans ce fond du monde. Avec son imagination que taraude le souvenir et la présence du père, de la tante Germaine… et qui apprend à édifier les murs rassurants du quotidien contre le vertige imprévisible du drame.
Puis vient la guerre, l’après-guerre. Et le drame… et le reste.
Il y a 40 ans de cela. Et aujourd’hui, elle revient jusqu’à la cour. Pour voir une dernière fois. Avant la destruction. Pour entendre encore…
Des phrases courtes, comme un visage d’éphémère. Comme l’illusoire. Comme le rêve aussi, brisé par la lumière ou blessé par la tourmente.
Une écriture qui suggère. Qui décrit pourtant. Mais par touches progressives. Une écriture tendue, comme pour retenir le murmure de l’enfant qui raconte.
Un livre dont il faudrait entendre comme directement les mots. Un roman qui traverse la vérité que l’on devine à travers les yeux pâles et fanés. Et où mystérieusement tremble le sel de la vie.