Et si l’on parlait de présence. On emploie le mot, de plus en plus, me semble-t-il. Comme s’il était le sésame d’une porte invisible... Il m’arrive de lire des articles sur le sujet... Des livres même... Et voici sur ma table, jailli de loin, de plus loin que les mots, un livre exemplaire de sobriété et de vérité. De simplicité aussi, celle qui conduit sans doute vers l’héritage promis.
Le livre de Monique Tonglet Vélu ne démontre ni n’explique rien. Il montre, dévoile ce qu’il en est de la présence qui sait (de quel savoir ?) entrer sans effraction.
D’emblée le titre de ce très beau livre suggère l’attente vitale : Neuf mois. Place Saint-Pierre. Et les pages qu’il introduit en disent les ressorts vrais. En découvrent les exigences de silence, de calme et de patience. Une lente douceur. Et manifestent, à travers le regard et le geste de tendresse, l’appel qui d’ailleurs conduit ailleurs encore.
Une trentaine de pages. Car pourquoi dire plus longuement ce que quelques phrases suffisent à faire voir ! Avec peu de mots donc, l’auteur dessine ce qu’il en est de la relation lorsqu’elle s’est faite présence.
Les évocations de Vittoria ou de Sonia, de quelques autres, laissent une trace dans le cœur. Parce que précisément ce livre est l’inscription d’une trace, comme celle sur la roche lorsqu’elle est devenue plus sensible que la chair.