Ce documentaire2 retrace l’épopée d’une chapelle bâtie par les habitants du bidonville de Noisy-le-Grand en 1957 avec des matériaux de récupération, notamment en fibrociment comme l’étaient les igloos des habitations, pour leur ressembler. Ils voulaient avoir accès à un lieu collectif, symbolisant le besoin d’un espace de rassemblement, de silence, de spiritualité, pour les grands moments de l’existence, à l’usage de ceux qui croient et de ceux qui ne croient à rien. Gabrielle Erpicum, témoin de l’époque, cite un événement antérieur : un bébé mort ayant été exposé dans le bois ! Elle raconte ce désir de chapelle, suscité par la chapelle privée dont disposait l’Abbé Pierre dans le Camp de Noisy. Bernard Jahrling, autre témoin, dit : « Cette chapelle a été construite sur de l’espoir ». Elle portait le nom de Notre-Dame des sans-logis. Le père Joseph3 disait, lui, Notre-Dame de tout le monde. Elle fut déplacée en 1970 par les habitants, parce que le bidonville allait être rasé ! Et donc, elle fut refusée à l’inscription aux Monuments historiques à cause de ce déplacement, mais aussi à cause des matériaux de récupération utilisés. Finalement reconnue pour ce qu’elle représentait, elle fut classée en avril 2016 aux Monuments historiques, rénovée avec respect des matériaux choisis à l’origine, et inaugurée le 18 septembre 2021.
Un documentaire nécessaire et très émouvant, avec de nombreux témoins.