Et si nous, atelier Lirecrire numérique du groupe de Brest d’ATD Quart Monde avions inventé une façon de faire qui parle à tous et fasse école ? Nous osons un espace de diversité, de mixité culturelle et sociale qui nous permet d’apprendre les uns des autres et de faire ensemble. Nous jardinons l’empathie, la confiance, l’intelligence collective et cela donne des textes, des fruits que nous partageons en ligne sur notre site. Notre « laboratoire démocratique » a vocation à inspirer d’autres groupes, structures.
Il est fondé sur l’attention bienveillante et la reconnaissance envers chaque personne. Nous sommes persuadés que chacun a quelque chose à apporter à l’autre. Nous allons au bout de ce que chacun veut dire, dans l’écoute de ses mots souvent intenses et parfois maladroits. Nous en percevons ensemble la richesse et la partageons sur internet1.
(Extraits)
Et si nous imaginions, créions, multipliions des lieux, des opportunités pour que des personnes qui ne se rencontrent jamais dans la vie, se rencontrent, discutent, échangent, fassent ensemble des espaces où elles apprendraient les unes des autres. La méconnaissance génère des clichés, de l’intolérance. […]
Et si nous décidions enfin que chaque personne puisse vivre décemment, sans avoir besoin de se demander comment faire pour manger, se loger, se cultiver, sans être obligée d’aller demander des aides. Toute cette énergie déployée pour pouvoir vivre deviendrait une richesse pour la société.
Et si nous écoutions les personnes qui vivent la pauvreté ou la précarité ; elles savent, elles, ce qui doit être fait pour leur permettre de vivre dignement. Arrêtons de penser pour elles, associons-les à toutes les décisions qui les concernent.
Et si nous nous interrogions sur qui est ce « nous » ; s’agit-il de « Nous qui pensons pareil » ou « Nous tous ensemble » ? Je préférerais « Nous tous ensemble », mais suis conscient que dans ce cas il faut accepter le compromis avec des gens qui n’ont pas le même point de vu. Le Conseil citoyen sur le climat l’a fait…, même si finalement toutes ses propositions n’ont pas été retenues, mais cela n’enlève rien à la pertinence et à la légitimité de son travail2.
Et si nous proposions un Conseil national citoyen du Quart Monde, qui devra être consulté pour toute décision législative ou réglementaire et pourrait faire des propositions. Il serait composé de quelques dizaines de membres, pour moitié de personnes du Quart Monde désignées par les principales associations concernées, et pour l’autre moitié de responsables associatifs et d’experts reconnus. Il fonctionnerait sous la responsabilité du Conseil économique social et environnemental et présenterait un rapport annuel sur le respect des droits des personnes en situation de grande pauvreté.