De nombreux auteurs, pas seulement des philosophes, ont déjà exploré les différentes facettes d’un tel thème. Citons par exemple Pierre Bourdieu, Anne-Lyse Chabert, Éric Chauvier, Sarah Chiche, Anne Dufourmantelle, Marguerite Duras, Lionel Duroy, Annie Ernaux, Michel Foucault, Henri Michaux, Georges Perec, Donald Winnicot, Virginia Woolf… et bien d’autres. Claire Marin, professeure de philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles, a le mérite de reprendre ici les approches respectives des uns et des autres, non pour en dresser un tableau d’ensemble, mais pour illustrer, en 35 petits chapitres que l’on peut à la rigueur lire indépendamment les uns des autres, les multiples situations où l’on en vient à se demander si on est vraiment à sa vraie place. Les réponses qui seront apportées à ce questionnement existentiel auront un impact déterminant pour affermir notre identité, pour lier en soi désir personnel et reconnaissance sociale.
« Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d’agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas “être à sa place”. Mais qu’est-ce qu’être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, nôtre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l’intérieur et s’y créer une place à soi ? »
Assurément, nous avons là un ouvrage qui encourage à réexaminer les places que nous occupons, la manière dont nous les occupons, que ce soit de notre plein gré ou surtout contre notre gré. Ne serait-ce pas d’ailleurs un thème qui pourrait faire l’objet d’un partage approfondi au sein des Universités populaires Quart Monde ?