L’auteur ne se met pas en surplomb et a conscience de ses limites. Il en appelle à une société décente, qui n’humilie pas les gens. Il analyse comment notre société évalue et juge :
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d’un côté, la richesse qui, associée à la grandeur et à la visibilité, est intéressante, désirable, inspirante, apportant joie et aisance,
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de l’autre, la pauvreté qui, signe de petitesse et de médiocrité, est effrayante et sans intérêt, engendrant tristesse et invisibilité, et donnant le sentiment de ne plus pouvoir diriger sa vie.
… D’ailleurs dans notre société, qui parle des pauvres ? Le discours visible sur la pauvreté est celui de ceux qui ont les ressources. Aussi faut-il permettre aux récits des démunis d’être pris en considération. Il faut rendre visible l’exemplarité de l’économie des pauvres, de l’économie de la débrouille. Car la vie des pauvres compte.
« Donner à l’ouvrier la science de son malheur », comme le disait déjà le syndicaliste Fernand Pelloutier (1868‑1907).