Travail décent : concept et indicateurs

Dharam Ghai

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Dharam Ghai, « Travail décent : concept et indicateurs », Revue Quart Monde [En ligne], 201 | 2007/1, mis en ligne le 05 septembre 2007, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/595

« Le but fondamental de l’OIT aujourd’hui est que chaque femme et chaque homme puissent accéder à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité » (BIT, 1999, p. 3).

Index de mots-clés

Emploi, Travail

Le concept de «travail décent» - du moins exprimé sous cette forme - apparaît pour la première fois en 1999, dans le rapport présenté par le directeur général à la 87e session de la Conférence internationale du Travail. Ce terme embrasse dans leur totalité les aspects les plus divers de ce qu’est le travail aujourd’hui et les synthétise dans une expression que tout le monde peut appréhender. Mais quel est le véritable contenu de cette notion de «travail décent» ? Dans le rapport que nous venons d’évoquer, il est précisé que cette notion repose sur quatre piliers : l’emploi, la protection sociale, les droits des travailleurs et le dialogue social. Le terme «emploi» désigne ici le travail sous toutes ses formes et dans ses aspects quantitatifs et qualitatifs.

De ce fait, la notion de travail décent ne s’applique pas seulement aux travailleurs de l’économie formelle, mais aussi aux salariés en situation informelle et aux personnes travaillant à leur compte ou à domicile. Le travail décent, c’est également la possibilité d’accéder à un emploi, une rémunération (en espèces ou en nature) appropriée, la sécurité au travail et des conditions de travail salubres. La sécurité sociale et la sécurité du revenu en sont deux autres éléments essentiels, dont la définition varie en fonction des capacités et du niveau de développement de chaque société. Les deux autres composantes ont principalement trait aux relations sociales des travailleurs : d’une part, leurs droits fondamentaux (liberté syndicale, non-discrimination au travail, absence de travail forcé et de travail des enfants) ; d’autre part, le dialogue social, grâce auquel ils peuvent exercer leur droit de faire valoir leur point de vue, de défendre leurs intérêts et de négocier avec les employeurs et les autorités sur les questions relatives au travail.

Dharam Ghai

Extrait d’un article de M. Dharam Ghai, ancien directeur de l’Institut de recherche des Nations unies pour le développement social, publié dans la Revue internationale du Travail, vol.142 ( 2003/2)

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