Geneviève Stock. De la rue à la lutte. Vous avez dit “phénomène” ?

Éd. L’Harmattan, 2015, 156 p.

Catherine Cugnet

p. 60-61

Référence(s) :

Geneviève Stock. De la rue à la lutte. Vous avez dit “phénomène” ?, Éd. L’Harmattan, 2015, 156 p.

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Catherine Cugnet, « Geneviève Stock. De la rue à la lutte. Vous avez dit “phénomène” ? », Revue Quart Monde, 238 | 2016/2, 60-61.

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Catherine Cugnet, « Geneviève Stock. De la rue à la lutte. Vous avez dit “phénomène” ? », Revue Quart Monde [En ligne], 238 | 2016/2, mis en ligne le 15 octobre 2016, consulté le 19 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/6639

Récit de vie, portrait et autoportrait, résultat d’un travail d’aide à l’écriture dans le cadre d’un réseau d’échanges de savoirs.

L’auteure raconte son enfance qui n’a été que sévices et humiliations. Les rares adultes qui auraient pu l’aider en ont souvent été empêchés par la malfaisance et l’irresponsabilité des autres. Plus tard, mariée à des hommes peu responsables, elle a quasiment été seule, en tant que parent, à se battre pour que ses enfants connaissent une autre enfance que la sienne, qu’ils soient entourés, en relation avec les autres, que l’école soit un milieu épanouissant pour eux.

Au soir de sa vie, atteinte d’une grave maladie, elle jette les mots qui racontent, qui décrivent parfois crûment ce qui doit l’être, presque sans se plaindre, avec juste quelques « pourquoi ? »… Pourquoi tout cela pour moi… ? Et quelques « comment ? ». Comment les services de protection de l’enfance ont pu laisser cela se passer ? Et comment cela peut-il se passer encore aujourd’hui ? Elle revient sur le gâchis provoqué par les décisions de la DDASS lorsqu’elle parvient à retrouver une sœur et qu’elle découvre que la séparation de sa fratrie a été voulue.

Ces questions-là hantent. Mais à la fin de ce livre-testament, elle chante le bonheur que ses enfants lui ont apporté, les joies vécues dans le milieu associatif et remercie pour le soutien qui lui a été apporté dans sa ville.

Dans les dernières pages, Claude-Emmanuelle Maisonnave-Coutérou, adjointe au maire d’Evry, rend hommage à son énergie de combattante, « la transcendance de la force de vie qui la pousse, quoi qu’il arrive, à avancer... ». Mais on y trouve aussi la question qui nous interpelle :

« Comment la République Française a-t-elle pu permettre à des enfants comme elle d’être si peu protégés, soignés, éduqués ? ».

Catherine Cugnet

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