Comme nous avons cité Paul Collowald dans la recension précédente, cela nous donne l’occasion de présenter le livre qu’il a fait il y a trois ans. Ce journaliste alsacien qui, dès la fin des années 50, assume des responsabilités importantes dans les politiques d’information de la Commission européenne puis du parlement européen, restaure la mémoire des fondateurs de l’Europe, en particulier celle de Robert Schumann. Ce ministre des Affaires étrangères a eu le courage politique de lancer une Europe communautaire avec le soutien du Chancelier allemand Konrad Adenauer, sur une proposition de Jean Monnet. Paul Collowald nous parle de cette Déclaration Schumann du 9 mai 1950 comme d’une « accélération de l’histoire ». Son livre est un plaidoyer pour que les Européens, leurs responsables politiques, et surtout les jeunes retrouvent un « désir d’Europe ». Pour lui, il est impossible de construire la paix dans un destin partagé sans l’enthousiasme de la jeunesse et sans transmettre à cette jeunesse les valeurs fondatrices de l’Europe. Cette Europe, unie dans sa diversité, existe ; il faut persévérer et la réinventer, par un approfondissement politique et solidaire.
Avec discrétion, Paul Collowald parle de son engagement avec la société civile, notamment dans les milieux universitaires catholiques et dans le Mouvement ATD Quart Monde. Il a soutenu l’Intergroupe Quart Monde au Parlement européen, et les efforts faits pour que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale soit une composante essentielle des politiques européennes. Il porte la conviction éprouvée que la construction européenne est un « combat au service de la paix, contre la peur et la misère ».