Véronique Fayet vient de publier ce bref « essai » de 26 pages, où elle déploie, en termes simples et dignes d’un Manifeste, sa vision et ses convictions, qui sont celles aussi du Secours catholique qu’elle préside en France depuis 2014.
Au-delà de ses réflexions sur la nécessité de repenser la protection sociale, la justice sociale, l’écologie, les migrations, l’hospitalité, le travail, la démocratie…, elle en appelle surtout, dans le sillage de Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, à la rencontre et à la fraternité avec les pauvres, là où leurs droits fondamentaux sont menacés.
Elle invite ses lecteurs à entendre Alain, sorti récemment d’une vie dans la rue :
« Finalement, c’est ça qui vous fout par terre : quand plus personne n’a besoin de vous. Trouver sa place dans la société, c’est être reconnu comme citoyen à part entière, ayant son mot à dire et un rôle, une contribution réelle... Nous ne sommes pas tous appelés à avoir la même place, le même rôle dans la société. Mais il est indispensable d’en avoir un, sinon on finit par croire qu’on ne vaut rien, qu’on n’a rien à apporter... Et au bout d’un certain temps, on laisse tomber. »
Pour Véronique Fayet, ce que dit Alain relève d’un authentique désir spirituel. Puisse ce « cri des pauvres » devenir celui de tous.