Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, Affronter la haute mer

Ed. Salvator, Paris, coll. Pour une solidarité sans frontières, 2009, 186 p , traduit de l’italien par Eugenio Fizzoti

Daniel Fayard

Référence(s) :

Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, Affronter la haute mer, traduit de l’italien par Eugenio Fizzoti, Ed. Salvator, Paris, coll. Pour une solidarité sans frontières, 2009, 186 p

Citer cet article

Référence électronique

Daniel Fayard, « Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, Affronter la haute mer », Revue Quart Monde [En ligne], 215 | 2010/3, mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/8985

Né à Tegucigalpa (Honduras) en 1942, diplômé en théologie, philosophie et psychologie clinique, le cardinal Maradiaga a enseigné la physique chimie et la musique sacrée. Salésien de Don Bosco, archevêque de Tegucigalpa, il a présidé la Conférence épiscopale latino-américaine (CELAM) de 1995 à 1999 et, depuis 2007, il est à la tête de Caritas Internationalis.

Cet ouvrage rassemble dix discours qu’il a prononcés en divers lieux entre 2002 et 2008, dans une enceinte universitaire (Rome) ou parlementaire (Honduras, Guatemala), dans un séminaire d’études (Pérou), lors d’une rencontre de jeunes (Chili) ou d’un congrès latino-américain (Mexique). Ils ont été rassemblés ici pour illustrer son engagement intellectuel en faveur de la réduction de la dette extérieure des pays pauvres, du respect des droits de l’homme, d’une mondialisation de la solidarité. Il prend fortement appui sur la Doctrine sociale de l’Église catholique et bien sûr sur le message évangélique. Il fait appel à la conscience de ses auditeurs pour susciter de leur part des initiatives courageuses en faveur d’une plus grande justice sociale, tant individuelles que collectives.

« Qu’est-ce qui est juste pour tous ? Pouvoir compter sur le respect de la vie, sur le respect et la garantie du travail, sur une alimentation décente... Jouir de la liberté... Pouvoir donner en héritage à ses enfants les biens honnêtement acquis par le travail... Pouvoir éduquer ses enfants et les préparer à cultiver leurs propres valeurs culturelles... Que les personnes puissent s’associer comme elles l’entendent... Qu’elles puissent mener leur vie conformément à leurs propres croyances... »

L’auteur n’hésite pas à se référer à la célèbre formule de Machiavel « La fin justifie les moyens » : « Demandons-nous ce qui se passerait si nous disions, par exemple, que le but social de l’économie, à savoir l’élévation du standard de la qualité de la vie, des salaires et, en conséquence, la diminution de la pauvreté, justifie pleinement n’importe quels moyens auxquels les gouvernements auraient recours pour l’obtenir... Nous nous retrouverions immédiatement face à un changement radical de comportement... »

Ce que nous omettons de faire pour une plus grande justice est peut-être notre plus grand crime à l’égard du prochain : « Nous nous lamentons trop de ce que les injustes font subir aux autres hommes, mais pas assez de ce que les justes omettent de faire pour leur venir en aide. »

De lecture très accessible, cet ouvrage contribue à nous familiariser avec une manière autre, plus exigeante, de penser et de comprendre le devenir d’un monde plus solidaire.

Daniel Fayard

Articles du même auteur

CC BY-NC-ND