Il s’agit d’un accueil dépendant du placement familial thérapeutique (lié à l’hôpital, en tant que « Assistant en accueil familial. »)
Ce livre raconte l’histoire de Chems et de son frère Atem, retirés à leurs parents pour cause de mauvais traitements et placés dans une pouponnière.
Lorsque Chems a 18 mois, les deux enfants sont accueillis chez une assistante maternelle. Leur mère avait signé un acte d’abandon car elle vivait le contrecoup d’une jeunesse très difficile. Les deux enfants voyaient leur père assez souvent. Après un court séjour en prison, il avait retrouvé du travail et un logement.
Puis le service décide de séparer les deux enfants qui, estime-t-il, vivent d’une façon trop fusionnelle. A 4 ans, Atem n’a toujours pas acquis le langage, ni Chems la propreté. Chems est alors accueilli par un couple d’enseignants qui ont eux-mêmes trois enfants. Les débuts sont très difficiles mais Chems se laisse peu à peu apprivoiser et fait des progrès considérables.
Très vite, il s’avère que l’institution ne tient aucun compte dans ses décisions, des souhaits de l’enfant, ni du père, ni de la famille d’accueil.
Alors que la stabilité est indispensable pour que l’enfant, qui a maintenant 6 ans, continue à progresser (apprentissage de la propreté, de la joie de vivre, de la lecture), le voilà ballotté de droite et de gauche, en raison des querelles pour le pouvoir au sein de l’institution.
Finalement, malgré le désespoir de Chems et contre l’avis du père, l’enfant est enlevé à la famille d’accueil. La régression est rapide et l’enfant est brutalement jeté dans un hôpital psychiatrique.
Plusieurs assistantes en accueil thérapeutique mènent alors une action militante, afin de porter à la connaissance du public les dysfonctionnements dramatiques du service. Elles n’incriminent pas l’insuffisance numérique du personnel hospitalier (7 personnes pour 9 enfants) mais le non-respect des enfants, des parents et des familles d’accueil.
Ce livre militant, d’une lecture facile, pose le problème du dysfonctionnement d’une institution qui devient maltraitante en bafouant la dignité de ceux qu’elle est censée aider, en réglant ses problèmes internes à leur détriment. L’auteur souhaite que la législation se fasse plus précise, en ce qui concerne d’une part, le statut des assistants en placement familial (salaire, garantie d’emploi) et d’autre part, le respect de la parole de l’enfant et de ses parents quand il est placé.