À 24 ans, après une première expérience comme éducatrice spécialisée en France, Louise Mottier décide de partir à l’étranger et trouve un poste à Gênes, dans un centre qui accueille une vingtaine de garçons mineurs, entre 14 et 18 ans, dits « non accompagnés ». Cette expérience professionnelle, la rencontre de ces jeunes, leur courage lui inspirent cet écrit.
De façon délibérée, elle dit très peu sur le parcours migratoire de ces jeunes qui, pour la plupart, ont subi des violences graves et risqué leur vie, ce qui aurait pu donner lieu à des récits tragiques. Le projet de Louise Mottier est au contraire de montrer combien ces jeunes sont des enfants, des adolescents, comme tous les ados du monde, avec les mêmes préoccupations, les mêmes rêves, avec leurs tempéraments, différents, leurs humeurs…
Dans une succession de très courts chapitres, elle décrit le centre, raconte des faits du quotidien, une anecdote, un portrait de jeune, un geste marquant, la ville de Gêne, la mer… : des petits riens lumineux ou tristes qui ont émaillé les deux années ; la deuxième, avec la pandémie, ayant ajouté son lot d’angoisses et de contraintes mais aussi d’ajustements bénéfiques.
Le livre met avant tout à l’honneur ces jeunes « conquérants ». Mais il fait aussi place à des réflexions sur le rôle de l’éducateur aux côtés de ces jeunes dans cette escale de leur parcours ainsi que sur la différence de traitement réservé à ces jeunes par la France et par l’Italie, qui organise un accueil et un accompagnement plus soutenants et mieux adaptés.