Le chemin parcouru est long, depuis la critique des illusions du théâtre par la philosophie classique à la création du « théâtre-forum » ou « théâtre de l'opprimé » par le dramaturge et metteur en scène brésilien Augusto Boal.
Platon estimait que regarder, voir, c’était être abusé et accepter de fausses identifications en lieu et place d’une recherche de la vérité, alors que le théâtre social est fondé sur deux convictions : la première c'est que tout être humain possède le langage théâtral, et la seconde, c'est que le théâtre peut et doit être un outil pour changer le monde.
A travers son évolution dans le temps et ses techniques diverses - classiques, ludiques, improvisations, restitutions - le théâtre, miroir de notre société, est devenu un lieu d’échanges et de réflexion.
La mise en scène du quotidien et l’attention portée aux problèmes de la vie permettent à ceux qui sont dans toutes sortes de précarités - et parfois les cumulent - de prendre confiance et de mieux s’exprimer pour s’engager avec les autres.
La mise en lumière de ce théâtre, lors de festivals ou rencontres, tente d’atteindre un public plus large pour permettre la relation et « l’agir ensemble ».
Ce numéro de la Revue Quart Monde se propose de visiter cette évolution du théâtre par et pour ses protagonistes les plus défavorisés, dans son historicité, ses tentatives et ses succès.