Pape François. Un temps pour changer

Paris. Flammarion. 2020

Daniel Fayard

Référence(s) :

Pape François. “Un temps pour changer”. Conversations avec Austen Ivereigh. Préface de Mgr Benoist de Sinety. Edition originale « Let Us Dream. The Road to a Better Future » (2020). Paris. Flammarion. 2020. 221 pages

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Référence électronique

Daniel Fayard, « Pape François. Un temps pour changer », Revue Quart Monde [En ligne], 262 | 2022/2, mis en ligne le 01 juin 2022, consulté le 29 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/10712

Un livre très personnel écrit au début de la pandémie du Covid-19, sur la base de « conversations » avec un journaliste britannique, où le Pape François veut faire part à un large public de ses « préoccupations » alors que « des millions de personnes se demandent où est Dieu dans la crise que nous traversons ». Il le fait en trois étapes, reprenant l’approche caractéristique des Mouvements d’action catholique : « Voir, juger, agir ». Cette crise nous invite fortement, selon lui, à partager nos réflexions avec d’autres, surtout celles des pauvres. C’est du moins ce qui lui a permis de prendre personnellement conscience à la fois de la gravité de la crise écologique et sociale que nous traversons et de la nécessité de rechercher collectivement une nouvelle manière de se comporter et de mettre en pratique un développement vraiment solidaire.

Ce discernement des esprits qu’il appelle de ses vœux doit prendre acte que « les pauvres ne sont pas les objets de nos bonnes intentions, mais les sujets du changement ». Il s’agit « d’avancer ensemble » avec eux. Et l’Église est concernée au premier chef par ce qui s’apparente à une injonction. « Dans chaque culture où elle est présente, l’Église doit considérer les peines et les espoirs des personnes - et en particulier ceux des plus pauvres - comme les siens ». Mais qu’on le comprenne bien : « Le problème n’est pas (d’abord) de nourrir les pauvres, de vêtir les personnes nues ou de rendre visite aux malades, mais plutôt de reconnaître que les pauvres, les personnes nues, les malades, les prisonniers et les sans-abris ont la dignité de s’asseoir à notre table, de se sentir “chez eux” parmi nous, de se sentir membres d’une famille ». Mais attention, ce n’est pas (forcément) à l’Église à « organiser » le peuple ! Il y a « des organisations qui existent déjà, certaines sont chrétiennes, d’autres non ». « La tâche de l’Église est plutôt d’encourager, de marcher avec et de soutenir » tous ces mouvements populaires. « J’aimerais que l’Église ouvre plus largement ses portes à ces mouvements ; j’espère que tous les diocèses du monde collaboreront avec eux, comme certains le font déjà ».

Il y aurait évidemment bien d’autres constats, discernements et engagements à faire valoir pour rendre compte avec justesse de toutes les considérations contenues dans ce livre, accessible à tous, offert à notre méditation et à notre conversion.

Beaucoup de ces réflexions et aspirations du pape François rejoignent celles qui sont cultivées au sein du Mouvement ATD Quart Monde en particulier. Celui-ci se reconnaît-il lui-même comme un de ces mouvements populaires pouvant aider l’Eglise à répondre à sa vocation, comme la société à aller au bout de ses idéaux, l’une et l’autre prônant, chacune à sa façon, une même fraternité ?

Daniel Fayard

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