La question de la reconfiguration des rapports de pouvoir entre celles et ceux qui subissent les inégalités sociales et celles et ceux qui en profitent – quelle que soit sa bonne volonté de personne engagée dans la lutte contre les exclusions – est au cœur des réflexions sur la justice cognitive. Celle-ci s’attaque en effet aux inégalités de pouvoir épistémique, c’est-à-dire à tout ce qui fait que les opprimé·es ne sont pas égaux face à la prise de parole dans l’espace public, notamment en termes de crédibilité et de légitimité.
Pour ce faire, il y a un consensus dans les milieux militants et universitaires autour de la nécessité de l’empowerment des opprimé·es : le développement d’un pouvoir d’agir sur leur propre vie et sur la sphère politique en collectif. Des personnes en situation de pauvreté s’engagent par exemple au sein de mouvements comme ATD Quart Monde au travers d’une posture militante de « porte-parole des plus pauvres ». Mais ce qui est défendu dans cet article, c’est ...
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