Jean Michel Wavelet. “Albert Camus. La voix de la pauvreté

Éd. L’Harmattan, 2022

Brigitte Bureau

p. 59-60

Référence(s) :

Jean Michel Wavelet. Albert Camus. La voix de la pauvreté. Éd. L’Harmattan, Coll. Approches littéraires, 2022, 273 p.

Citer cet article

Référence papier

Brigitte Bureau, « Jean Michel Wavelet. “Albert Camus. La voix de la pauvreté” », Revue Quart Monde, 266 | 2023/2, 59-60.

Référence électronique

Brigitte Bureau, « Jean Michel Wavelet. “Albert Camus. La voix de la pauvreté” », Revue Quart Monde [En ligne], 266 | 2023/2, mis en ligne le 01 juin 2023, consulté le 27 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/11074

L’auteur de ce livre nous propose une relecture de l’œuvre de Camus à travers le prisme unique de la pauvreté. En s’appuyant exclusivement sur ses écrits, il montre comment Camus a puisé toute son inspiration pour l’écriture, toute sa force de création, de résistance et de révolte, son engagement pour la liberté et la justice dans sa famille, auprès de sa mère mutique, de son père mort peu après sa naissance à la guerre loin de chez lui, de sa grand-mère et de ses oncles, dans son enfance partagée avec les habitants du quartier de Belcourt. Tous ces êtres marqués par le dénuement, le malheur, le handicap mais aussi tous porteurs d’étincelles de lumière, de solidarité, de vérité habitent la plupart des personnages et des situations dans les romans ou dans le théâtre de Camus. Ils donnent corps, parole et pensée aux sans-voix de son enfance et à ceux qu’il n’a cessé de chercher à rencontrer, comme journaliste ou dans ses voyages.

La pauvreté donne toute sa cohérence à la pensée, à la vie et à l’écriture de Camus. Pour lui, l’accès à la beauté, à l’expression ouvre le seul chemin possible pour, à la fois rendre hommage aux humbles, et leur permettre d’échapper à leur condition d’enfermement. Ce chemin est rude et jamais gagné. Camus est toujours resté fidèle à ses origines pauvres et, de ce fait, il s’est toujours senti déplacé, illégitime, mal à l’aise partout ailleurs. Il doutera ainsi toute sa vie de mériter sa célébrité.

Un seul flou demeure après la lecture de ce livre : pauvreté ou misère ? Jean Michel Wavelet évoque bien la distinction apportée par Camus qui situe la misère à ce « cran au-dessous » où les capacités de révolte sont pratiquement éteintes. Mais les deux termes sont la plupart du temps utilisés l’un pour l’autre.

Retrouvez cette recension (et bien d’autres !) dans la bibliographie des Editions Quart Monde.

Brigitte Bureau

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