Ce livre est issu d’une thèse de doctorat en sociologie financée par la région Ile de France. Son premier intérêt est de se pencher sur un sujet peu étudié. En effet, « les enfants en situation de rue » ne sont pas « les enfants des rues » des pays pauvres ni « les bandes » des quartiers dits « sensibles ». Ils constituent un phénomène assez mouvant et difficile à définir précisément. Pour de multiples raisons liées aux conditions de vie difficiles de leurs familles, ces enfants passent une grande partie de leur temps dans des espaces publics (cour, rue, pied d’immeubles, parcs, centres commerciaux…), désertant plus ou moins les lieux qui devraient les accueillir : leur domicile et l’école. Ils y construisent une partie de leur identité.
Le second intérêt tient à la méthode : comparer la situation dans plusieurs territoires situés pour moitié à Paris et région parisienne et pour moitié à Varsovie et sa banlieue. La comparaison permet d’éclairer les interactions entre la situation des enfants en situation de rue et l’histoire du pays ou de la région, l’évolution des normes et de leur transcription dans les lois, la conception de l’enfance et du rôle de l’État à son égard (protection ? éducation ? surveillance ?...), l’organisation des services de soutien à la famille et de protection de l’enfance qui en découlent.
Enfin, la question principale, le fil conducteur de la recherche, est celle de la participation des enfants aux politiques publiques et aux instances socio-éducatives sensées s’intéresser à eux.
L’étude pointe et explique leurs failles mais montre que l’approche des enfants en situation de rue est plus respectueuse en Pologne qu’en France.
Retrouvez cette recension (et bien d’autres !) dans la bibliographie des Editions Quart Monde