Tout juste diplômée de Sciences-Po en développement international, Cécile Avena, 25 ans, rejoint à Niamey, capitale du Niger, une équipe de chercheurs en mission pour le compte d’une ONG. Ceux-ci sont chargés de collecter des données sur le terrain. Cécile est de ceux qui, dans un bureau, les exploitent, sans qu’on sache vraiment quelle est la nature exacte de ces données. Peu importe, puisqu’elle entend d’abord rendre compte de ce qui fait la vie quotidienne d’une petite communauté éphémère d’expatriés temporaires, plus ou moins contraints de vivre « entre eux » en raison de l’insécurité qui règne dans le pays. Aussi une grande place est accordée aux relations, aux caractères, aux qualités ou aux défauts des uns et des autres, à leur histoire personnelle aussi, qui se révèlent à travers les temps de pause ou de détente. Au gré des échanges, on entrevoie le type de liens qu’ils entretiennent avec leurs collaborateurs autochtones et on glane des informations d’ordre statistique ou sociologique sur les réalités vécues par la population.
Et puis un jour ce petit monde est percuté par l’affreuse nouvelle de la mort de quelques collègues partis imprudemment en voiture en virée touristique et tombés dans une embuscade tendue par une bande armée. C’est la consternation. La peur s’installe. « Comment retrouver le chemin de la vie, de l’engagement et de l’espoir après l’irruption de la mort ? »
La famille de Cécile s’inquiète, la supplie de renoncer à ce genre de mission. Mais la passion de sa vocation humanitaire va l’emporter et elle repartira au Sahel, au Burkina Faso cette fois, avec la même ONG.
Pourquoi avoir voulu écrire ce livre ? Cécile s’en explique dans une courte introduction. Pour ne pas oublier, écrit-elle. À cause de la peur de l’oubli. « C’est elle qui anime chaque ligne…, qui s’impose à moi…, et qui exige que je continue… Pour qu’enfin, des disparus, les souvenirs se conservent et que, du tragique, la beauté renaisse… Que pour mille histoires emportées à jamais, une seule survive et nous assure cette éternité de la jeunesse, de la vie pleine et intense ».
Un récit très personnel, qui pourrait s’apparenter à un journal de bord, laissant libre cours aux émotions ressenties.