Recueil de nouvelles de différentes époques centrées sur des personnages abandonnés, qui doivent survivre par leurs propres moyens : une jeune fille qui fuit la maison où son beau-père la regarde d’une façon inquiétante ; au Mexique une bande d’enfants qui franchissent la frontière par les égouts pour aller voler de la nourriture ou des baskets ; un travailleur tunisien qui partage une chambre avec deux autres immigrés et ne pense qu’à sa femme et ses enfants restés au pays.
Cependant, dans cette douloureuse réalité, rien n’est forcément désespéré. « Est-ce que ce qui est perdu est perdu à jamais ? » J.M.G. Le Clézio évoque ainsi le chant d’une berceuse, la magie de la forêt, le regard d’un vieillard bienveillant, un rire à gorge déployée, l’amour peut-être aussi… L’auteur nous fait sentir toutes les émotions des personnages, dans un style poétique et plein d’humanité. « Pour moi, l’écriture est avant tout un moyen d’agir, une manière de diffuser des idées. Le sort que je réserve à mes personnages n’est guère enviable, parce que ce sont des indésirables, et mon objectif est de faire naître chez le lecteur un sentiment de révolte face à l’injustice de ce qui leur arrive. »