Jean-Baptiste Comby, sociologue, a mené une enquête qualitative et quantitative sur les liens entre modes de vie, classes sociales et environnement, dont le constat est le suivant : pour résoudre la crise écologique, il faut transformer le système social, pas seulement le climat. Il existe de profondes inégalités sociales dans la responsabilité du désastre écologique. La bourgeoisie culturelle, et en partie économique, s’est approprié l’écologie dominante, souvent appelée « capitalisme vert ». Bien qu’elle prône un mode de vie plus respectueux de l’environnement, ses actions restent traditionnelles. En résumé, ces personnes se revendiquent écologistes, mais pas assez pour réellement changer profondément leurs habitudes.
Les classes dirigeantes sont motivées, avant tout, par l’idée d’allonger leur espérance de vie en bonne santé. Les classes populaires, quant à elles, n’ont ni le temps, ni les moyens de penser aussi loin. Elles subissent des contraintes qui influencent leur mode de vie, mais malgré cela, leur empreinte écologique est bien inférieure à celle des classes aisées. Les plus démunis priorisent avant tout leur budget. Ils se montrent ouverts à l’écologie, tant que cela ne leur coûte pas plus cher. Leur principal désir est de pouvoir consommer et se faire plaisir comme les autres. Cependant, ils sont exclus des décisions concernant les politiques écologiques et la dégradation de leur environnement.
Ce livre met en lumière les inégalités et les conflits entre les classes sociales face aux enjeux écologiques. Il conclut qu’une véritable justice environnementale ne pourra être obtenue que par une écologie politique non capitaliste, respectueuse des limites de la planète.