Arménie : Le système éducatif à rénover
L’école obligatoire en Arménie ne dure que dix ans, deux ans de moins qu’en Europe et en Amérique du Nord. Les élèves commencent à sept ans et s’arrêtent un an plus tôt que leurs collègues occidentaux. (...) L’école arménienne est à la traîne et cela veut dire que beaucoup de jeunes rencontrent des difficultés quand ils veulent entrer à l’Université, aussi beaucoup ont-ils recours à des cours privés pour se mettre eu niveau. (...)
« Nous devons marcher du même pas que le reste du monde... Notre système éducatif n’est absolument pas aux normes internationales », a déclaré Narine Hovhannisian, responsable du département de l’Education et ministre des Sciences. Les réformes sont exigées par la Déclaration de Bologne, signée par les ministres de l’éducation de 29 pays européens en juin 1999 en Italie, et dont le but est d’uniformiser les normes éducatives sur le continent.
L’Arménie a signé cette déclaration en 2005, étant la dernière des républiques soviétiques à le faire, et elle s’est engagée à ce que son éducation réponde aux exigences de la Déclaration en 2010. À cette fin, Banque mondiale a alloué 19 millions de dollars pour rénover les méthodes d’enseignement, les examens, introduire de nouveaux équipements et améliorer la qualification des enseignants. Pour les responsables, ces réformes seront « la voie du salut ».
Pourtant, beaucoup de parents et d’enseignants ne sont pas aussi enthousiastes. Ils ne sont pas contre les réformes, mais ils se demandent si de véritables changements vont se produire et si les écoles possèdent les infrastructures adéquates pour mener ces changements.
L’opposition est particulièrement vive chez les parents des enfants d’âge préscolaire. Ils affirment que fixer l’âge de l’entrée à l’école à six ans est trop tôt. De plus, les écoles qui ont beaucoup souffert de l’effondrement de l’Union soviétique manquent de moyens et d’équipements pour accueillir de si jeunes enfants. (Le Courrier du Caucase, 02/03/06, http : //caucase.courriers.info)
Bolivie : Enfants dans les mines
Condori assuma à 10 ans la responsabilité du foyer familial, du fait de la mort prématurée de son père, également mineur. Il est maintenant maçon, dans la ville de Tarija, au sud du pays. Sa santé est ruinée par la silicose (maladie due à la poussière de silice) et « il porte sur ses épaules les vieux souvenirs ». (...) Selon le Centre de production minière, équivalent bolivien de l’organisation non gouvernementale nord-américaine Care, plus de 13 500 enfants et adolescents travaillent dans l’exploitation minière traditionnelle (extraction de l’étain, argent et zinc)(...)
L’espérance de vie d’un mineur est d’environ 45 ans.
La Bolivie possède des outils juridiques tels que le Code du travail et le Code de l’enfance et de l’adolescence, qui établissent l’âge minimum pour travailler à 14 ans et interdisent l’embauche d’enfants dans des travaux dangereux et insalubres comme l’industrie minière. Le pays a également signé les conventions internationales relatives à la prévention et l’éradication du travail des enfants.
Des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux essayent de lutter contre le drame que représentent les enfants dans la mine.
Le Projet d’élimination progressive et de prévention du travail infantile dans la mine (PETIM) propose des alternatives en développant la formation technique à travers des ateliers de charpente, soudure, couture, et mécanique, installés dans les écoles fréquentées par des enfants travailleurs de la mine. (...) L’organisation allemande non gouvernementale Kindernothilfe (KNH) développe un programme qui incite les enfants à étudier et dont le but est d’améliorer les conditions de travail. Environ 300 enfants profitent du programme sans abandonner le travail car, a expliqué à Tierramérica Alberto Masquera, directeur de KNH pour la Bolivie, « nous ne croyons pas que l’on puisse éradiquer le travail des enfants dans la mine, c’est une nécessité pour les enfants et pour les familles, afin d’améliorer leurs conditions de vie dans la mesure où il n’y a pas d’alternative professionnelle ». (El Universal, 01/10/05, traduit et publié par Dial, 04/06, www.dial-infos.org)
Côte d’Ivoire : Abidjan, un jardin potager
Abidjan est en train de ressembler à un vaste jardin potager où légumes et fleurs poussent. Les espaces vides, pour la plupart des terrains non encore mis en valeur, les abords de la lagune et le long des boulevards sont envahis par ces fleurs et cultures maraîchères, utilisées à des fins commerciales.
A Koumassi, à proximité du Camp Commando, non loin des habitations, Yaya Ouédraogo, jeune burkinabé, laboure une portion de terre depuis presque trois ans. Maraîcher le jour et « gardien » de société la nuit, il dit cultiver la terre pour « nourrir sa famille ». Ses clientes sont, pour la plupart, des vendeuses de légumes qui s’approvisionnent sur place et acheminent les produits vers les différents marchés d’Abidjan. (...) Le manque de clients amène ces cultivateurs à détruire «très souvent» leurs récoltes vu que les légumes sont des denrées qui périssent rapidement. « Nous faisons un travail très dur. Certains champs mettent un, deux, voire trois mois pour produire. Il arrive qu’on ne vende rien pendant plusieurs jours », déplore Amadou Djiré. (...) (Le Patriote, 03/03/06)
France : La prime pour l’emploi ne profite pas aux plus démunis
Créée en 2001 pour encourager à la reprise d’une activité professionnelle et redistribuer du pouvoir d’achat aux « travailleurs pauvres » la prime pour l’emploi (PPE) ne remplirait aucun de ces deux objectifs. (...) Au total, 84,5 % des foyers qui perçoivent la PPE ne sont pas en situation de pauvreté, souligne la Cour des Comptes. (Liaisons sociales magazine, 04/06)
Expulsions interdites
Le député-maire (PCF)de Vénissieux (Rhône), André Gérin, a pris un arrêté municipal interdisant toute l’année sur son territoire les coupures d’électricité, d’eau et de gaz, ainsi que les saisies mobilières et les expulsions locatives. La trêve hivernale des expulsions de locataires prend fin mercredi à minuit. André Gérin affirme qu’il « fera constater par huissier, pour atteinte à la vie humaine, chaque procédure de coupure, de saisies mobilières ou d’expulsion locative » (Libération, 15/03/06)
L’aide alimentaire en question
L’InVS (Institut de veille sanitaire)s’est engagé depuis plusieurs années dans la surveillance des populations défavorisées (...) De nombreuses études dans les pays développés ont montré combien les personnes défavorisées économiquement étaient à risque élevé de diabète, maladies cardiovasculaires, cancers... (...) Compte tenu du nombre élevé de personnes considérées comme pauvres en France (en 2003, selon l’Insee, entre 3,7 millions et 7,1 millions selon le seuil utilisé, le problème de leur état nutritionnel constitue une réelle priorité dans les actions de santé publique (...) L’évaluation des niveaux de consommations alimentaires montre une très faible présence de certains groupes d’aliments fondamentaux sur le plan nutritionnel, tels que fruits et légumes (...) Alors que l’aide alimentaire n’est généralement pas conçue pour subvenir à l’ensemble des besoins nutritionnels, les personnes y recourant la décrivent comme étant leur source d’apprivoisement quasi unique. De ce point de vue, c’est l’organisation même de l’aide alimentaire qui doit être remise en question. (Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n°11-12/06,21/03/06, éditorial sur les premiers résultats de l’étude Abena, www.invs.sante.fr)
Ouganda : Les enfants se cachent pour dormir
Il est 7 heures dans le nord de l’Ouganda. (...) Des centaines d’enfants sortent les uns derrière les autres de l’hôpital Saint Mary’s, situé prés de Gulu (...) En silence, ils se mettent en route pour rejoindre à pied leurs villages. Certains vont marcher plus d’une heure avant de retrouver leur hutte, et leurs parents, s’ils en ont encore. Chez eux, ils mangeront en vitesse, avant de prendre le chemin de l’école. Au crépuscule, ils feront le trajet inverse pour rallier l’hôpital afin d’y passer la nuit. On les appelle ici les night commuters, les « migrants de la nuit ». Rien qu’à Gulu, ils sont 7 000 à dormir dans les abris crées à leur intention par des associations humanitaires (locales et étrangères). Tous cherchent ainsi à échapper à la barbarie de l’Armée de résistance du seigneur (LRA). En guerre depuis près de vingt ans avec le pouvoir de Kampala, ces rebelles enlèvent en brousse, généralement à la faveur de l’obscurité, les garçons pour les transformer en chair à canon et les filles pour en faire leurs esclaves sexuelles. (Libération, 09/03/06)