France, les coupures d'eau ? Cela existe encore...
Presque deux ans après qu'elle a été votée, la loi contre les exclusions fait l'objet d'une évaluation. Comment est-elle appliquée ? Pas si bien que cela à voir l'application de l'article 136 sur l'accès à l'eau et à l'électricité. (…) A Saint Pol sur Mer, 80 familles sont menacées de coupure car elles n'ont pas su ou pu respecter l'échéancier fixé par le centre communal d'action sociale (CCAS) et qu'il n'y a pas de convention. (…) Les coupures d'eau portent gravement atteinte au respect de la dignité des personnes : « Sans eau, ma maison c'est comme un caveau. Tu rentres dans un trou, c'est pareil » explique Ingrid qui a connu cette situation. (La Croix du Nord, 14/4/2000)
France, les plus démunis auront un toit
Grâce à une convention de partenariat entre Gironde Habitat et le conseil général, des familles en difficulté pourront être bien logées. (…) Le service départemental de l'enfance et de la famille du conseil général dispose de quarante logements opérationnels grâce à un réseau constitué non seulement de bailleurs publics mais aussi privés et d'agences immobilières.
Les unes et les autres ont la garantie du conseil général qui sous-loue à des familles en difficulté, en déshérence sociale. Cela doit leur permettre de mieux s'insérer, de mieux repartir... (Sud-Ouest, 1115/2000)
Grande-Bretagne Le fossé grandit entre riches et pauvres.
Le rapport de l'Office national des statistiques montre qu'en avril 1998, environ trois millions d'enfants vivaient au dessous du seuil de pauvreté dans des familles dont le revenu n'atteignait pas la moitié du revenu moyen. (...) Ce rapport montre aussi que les écarts entre les revenus des hommes et ceux des femmes sont plus grands que jamais. Les hommes travaillant à temps plein gagnent en moyenne 42 % de plus que les femmes travaillant, elles aussi, à plein temps. Environ 45 % des femmes travaillent à temps partiel et les hommes qui font un travail similaire perçoivent un salaire horaire supérieur d'un tiers à celui des femmes. Il est toujours vrai que la pauvreté et les différences sociales ont une influence importante sur les résultats scolaires. (...) Un fait inquiétant : 8 % des garçons et 5 % des filles quittent l'école sans diplôme. (The Guardian, 1115/2000)
Venezuela Les bidonvilles de l'or noir.
Le Venezuela (...) est le troisième exportateur mondial de pétrole. Il dispose de réserves considérables (…). Son sous-sol regorge de gaz, de charbon, de fer et de bauxite mais aussi d'or et de diamant. Mais à la surface le tableau est nettement plus sombre. Près de 80 % des 24 millions d'habitants vivent dans des conditions de grande pauvreté. (…) La consommation ne cesse de reculer de mois en mois. « Le salaire minimum de 160 000 bolivars (environ 1 500 francs) ne couvre pas les dépenses d'alimentation pour une famille de cinq personnes » explique un syndicaliste. Pire encore : les logements peuvent être meurtriers. Entre 20 000 et 50000 personnes ont trouvé la mort l'hiver dernier dans les inondations qui ont ravagé les bidonvilles de Caracas. (Le Nouvel Observateur, 3-9/8/2000)
Banque mondiale La dérégulation est allée trop loin.
Dans un entretien à Libération, Kemal Dervis, vice-président de la Banque mondiale, en charge des questions de pauvreté, explique pourquoi, selon lui, le manque d'Etat ou encore la trop forte dérégulation financière internationale ont leur responsabilité dans l'augmentation de la pauvreté dans le monde. (…)
Quoi qu'il en soit, les pays riches ne consacrent qu'une soixantaine de milliards de dollars par an à l'aide au développement. On pourrait facilement doubler la mise. Il n'est pas acceptable que la communauté internationale ne se mobilise pas plus contre le sida en Afrique. Discuter politique monétaire ou fiscale de ces pays, lorsque 20 % de la population active risque de mourir n'a pas de sens. Nous pourrions dire la même chose de l'éducation. Un pays qui entre dans le XXIè siècle avec un taux d'alphabétisation de 40 % ne pourra pas s'en sortir. (Libération, 26/6/2000)
Unesco La fracture numérique.
L'accès aux médias électroniques est aujourd'hui réservé à 2% des habitants de la planète. Comment réduire cette inégalité ?
Les sociétés privées des Etats-Unis possèdent et contrôlent aujourd'hui de larges portions d'Internet: ainsi, 30 % du trafic mondial transite par un seul opérateur, MCI Worldcom, un des géants américains des télécommunications, et la plupart des transactions des pays en voie de développement sont effectuées par des centraux basés aux Etats-Unis.(...)
En Argentine, il y a des disparités considérables entre les utilisateurs d'Internet. Alors qu'à Buenos-Aires, ils jouissent d'un revenu comparable à celui des Français, dans la province de Santiago Del Estero, le coût de vingt heures de connexion représente plus que le revenu d'une année, en raison du prix des communications longue distance. (Sources Unesco, n°124, juin 2000).