Au-delà des silences

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« Au-delà des silences », Revue Quart Monde [En ligne], 207 | 2008/3, mis en ligne le 05 mars 2009, consulté le 29 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/2359

Canada : Un sommet pour trouver des solutions

Le Front commun pour la justice sociale (FCJS) tiendra son deuxième sommet provincial sur la pauvreté sous le thème « La justice avant la charité », du 17 au 18 octobre. Devant le succès du premier sommet organisé en 2006, l’organisme a choisi de réitérer l’expérience, cette année, et souhaite déclencher un débat provincial sur les actions pouvant être entreprises pour réduire ou, mieux, éliminer la pauvreté. (...) Le FCJS déplore le fait que les gens vivant en deçà du seuil de pauvreté dépendent trop souvent de la charité des organismes. Il croit aussi qu’il est du ressort du gouvernement de mettre en place des programmes pour venir en aide aux plus démunis de la société, constituant environ un cinquième de la population néo-brunswickoise. (...) « Il y a 68 banques alimentaires au Nouveau Brunswick, mais est-ce que ça donne les meilleurs résultats possibles pour ces gens ? On encourage beaucoup l’entraide, on veut que les gens se prennent en main, mais souvent, ces personnes n’en ont pas les moyens. On se demande si ça ne serait pas plus efficace que les taux d’aide sociale soient considérablement haussés, que le salaire minimum soit considérablement élevé pour que les gens puissent faire des choix dans la dignité sur la réponse à leurs besoins de base », souligne Auréa Cormier, membre du conseil provincial du FCJS.

(L’Acadie nouvelle 24/06/08 cité par la Revue de presse ATD Quart Monde Canada N°209,06/2008)

Grèce : Les exilés

Cela fait exactement soixante ans que s’est produit l’exode des « enfants réfugiés » de la Macédoine égéenne (nord de la Grèce). Ces « enfants » devenus des personnes âgées vivant de par le monde se sont rassemblés à Skopje en juillet pour participer à la commémoration officielle de l’évènement. (...)

Ils sont entre 25.000 et 30.000 à avoir fui la Grèce septentrionale durant la phase finale de la guerre civile qui a frappé le pays de 1946 à 1949. Selon les historiens macédoniens, les réfugiés appartenaient majoritairement à l’ethnie macédonienne, mais plusieurs milliers d’entre eux étaient grecs. Ils furent évacués par le Parti communiste grec (KKE), l’une des factions en lutte, qui les envoya dans les pays « démocratiques » du bloc communiste. Beaucoup de ces enfants restèrent en Macédoine et dans les républiques yougoslaves. Certains se retrouvèrent en Hongrie, en Roumanie, en Pologne ou dans d’autres pays communistes.

Les motifs de l’opération étaient essentiellement d’ordre humanitaire : mettre ces enfants à l’abri de la guerre. Et faciliter ainsi la mobilisation de leurs parents comme combattants. Mais certains historiens donnent de ces évènements une lecture différente. Pour eux, cette opération humanitaire répondait également à une logique de nettoyage ethnique.

Après avoir été exilés de Grèce, certains de ces enfants y furent rapatriés comme enfants soldats durant les phases finales de la guerre. Ils furent enlevés de leurs refuges situés dans les pays communistes, entraînés dans des camps situés en Yougoslavie et envoyés au front. La Pologne fut le seul pays à interdire la mobilisation des enfants qu’elle avait accueillis. (...)

Lorsque ces enfants avaient fui, ils pensaient rentrer en Grèce après la victoire. C’est ce qu’on leur avait dit. Mais les choses se sont ensuite passées d’une tout autre manière.

Dans les années de l’après-guerre, on révoqua la citoyenneté grecque des exilés. Leurs propriétés en Grèce furent confisquées. Durant un demi-siècle, on leur interdit de pénétrer sur le territoire grec.

« Nous demandons au gouvernement grec, au nom de la justice historique et des droits de l’homme en tant que valeur universelle, de remettre en question les politiques inadmissibles du passé. Nous voulons être libres de rentrer dans notre patrie et nous désirons l’abolition des lois discriminatoires qui nient nos droits », ont déclaré les réfugiés durant leur rassemblement à Skopje en juillet. (...)

L’Association des enfants réfugiés de la Macédoine égéenne a récemment déposé une plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg.

(Osservatorio sui Balcani, 12/08/08, web : Courrier des Balkans, 17/08/08)

Somalie : Combattre le sida en zone de guerre

Les agences humanitaires travaillant dans un climat d’insécurité totale en Somalie ont été forcées de trouver des moyens créatifs pour maintenir leurs programmes VIH et leurs personnels en vie après les récents enlèvements de plusieurs travailleurs humanitaires locaux et internationaux.

« La situation sécuritaire s’est détériorée, et l’accès permettant aux Nations unies et aux agences partenaires de fournir le soutien nécessaire est très limité », a noté Ulrike Gilbert, spécialiste VIH du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) en Somalie, l’agence bénéficiaire principale de la subvention VIH/SIDA du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

D’après le Programme commun des Nations unies sur le sida, ONUSIDA, seuls cinq pour cent de la population ont été dépistés, et seules quatre pour cent des femmes âgées entre 15 et 24 ans ont des connaissances appropriées sur le virus.

L’UNICEF et ses partenaires ont lancé plusieurs programmes VIH, y compris un programme d’éducation par les pairs destiné aux femmes, encourageant les leaders religieux à évoquer plus ouvertement la question de l’épidémie, et fournissant des services de conseil et de dépistage volontaire, ainsi que des médicaments antirétroviraux (ARV) dans six sites du pays.

« Certaines de ces organisations font un travail incroyable, en continuant à fournir des services de sensibilisation et autres, au milieu des bombardements et de l’insécurité », a dit M. Gilbert à IRIN/PlusNews.

(UN Integrated Regional Information Networks ,22/08/08, web : All Africa, 22/08/08)

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