Golfe : les otages du silence

Eugen Brand

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Eugen Brand, « Golfe : les otages du silence », Revue Quart Monde [En ligne], 137 | 1990/4, mis en ligne le , consulté le 25 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/3810

Au milieu de l’inquiétude générale suscitée par la crise du Golfe, des milliers de personnes vivent dans l’angoisse : que deviennent leurs proches retenus en Irak ou réfugiés ailleurs ? Des parents, des femmes, des enfants, sont sans nouvelles de l’être aimé parti jusqu’en Irak chercher du travail pour faire vivre leur famille. Beaucoup sont devenus otages de nouveaux camps d’urgence, dont on entend un peu parler grâce aux efforts de l’aide humanitaire, mais otages parfois non réclamés par leurs propres pays d’origine.

Il y a bien sûr les otages qui font la Une des journaux et que l’on chercher à libérer. Et il y a ceux dont personne ne parle, otages perpétuels de la misère. Pourquoi ce silence à leur sujet ?

Comment oublier, parmi eux, ces réfugiés qui n’ont jamais pu relever du mandat du Haut-Commissariat aux Réfugiés ? La faim, l’errance les ont mis sur la route vers de nouvelles frontières. Arrivés un jour en Irak, ils ont sans doute rejoint, comme toujours et partout, les populations plus pauvres qu’eux, seul lieu où ils pouvaient trouver refuge. Mais où et comment vivent aujourd’hui toutes ces familles irakiennes frappées par l’extrême misère ? Comment font-elles face à la crise ? Où sont les voix d’enfants rendant courage à leurs milieux ? Qui en témoigne ?

Sur quel renfort, sur quelle fraternité, sur quelle attention de la communauté européenne et internationale peuvent-ils compter aujourd’hui, ces otages prisonniers du silence ?

Eugen Brand

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