Les populations errant de lieux en lieux à cause de l’extrême pauvreté, des catastrophes naturelles et des conflits armés ; les populations vivant dans les bidonvilles et taudis ; les enfants poussés à la rue pour survivre sont un défi à la conscience humaine.
Ils doivent cette année guider les peuples vers des engagements efficaces.
Les ONG ayant le statut consultatif auprès de l’ECOSOC, conscientes de leur responsabilité à garantir les idéaux proclamés dans la Charte des Nations Unies : promouvoir la paix, le développement, œuvrer au respect des Droits de l’homme, appellent à une prise de conscience de la situation tragique des personnes privées de logement décent.
Ensemble, les ONG s’engagent
Les ONG soussignées1 considérant :
- qu’être sans abri équivaut à une privation générale des Droits de l’Homme.
considérant :
- que les familles dans la grande pauvreté risquent de rester à l’écart des programmes d’aide et de développement.
Considérant :
- que les populations les plus atteintes par la misère ont besoin de personnes engagées à leur côté dans la durée.
S’engagent à agir et à exercer leur influence partout où elles le pourront :
1. Pour que les politiques de développement, d’urbanisme et de logement favorisent en priorité les populations sans-abri et celles qui occupent l’habitat le plus précaire.
2. Pour que toutes les autorités gouvernementales et intergouvernementales, les organisations non-gouvernementales ainsi que l’opinion publique reconnaissent le droit au logement comme élément intégrant des Droits de l’Homme et agissent pour le rendre accessible à tous.
3. Pour que des hommes et des femmes s’engagent au côté des familles dans l’extrême pauvreté et sans abri, et qu’ils soient soutenus dans leur rôle de trait d’union entre les plus pauvres et la société.
4. Pour que les programmes politiques, économiques et sociaux des gouvernements et ceux des organisations inter-gouvernementales tiennent compte et agissent en accord avec ces principes.
Être sans abri équivaut à une privation générale des Droits de l’Homme.
Être sans abri ne signifie pas uniquement être privé d’un toit. À l’habitat sont liées toutes les conditions permettant de vivre dans la dignité. Sans la sécurité d’une véritable demeure, aucune vie familiale, culturelle ou sociale ne peut se bâtir dans la durée. L’accès à l’instruction, à la formation professionnelle, au travail est aussi compromis. Il ne peut être question non plus de participation politique. L’avenir des enfants est gravement entravé. Dans des conditions de vies précaires et malsaines, la santé est constamment mise en danger.
Les familles dans l’extrême pauvreté risquent de rester à l’écart des programmes d’aide et de développement.
Marquées par un trop long et trop profond dénuement, les familles les plus démunies, sans abri, n’accèderont pas facilement aux programmes mis en route à l’occasion de l’Année Internationale du Logement des Sans-Abri. Même les projets consistant à confier aux populations les matériaux et la responsabilité de la construction de leur logement risquent de ne convenir qu’à celles encore capables d’efforts physiques dans des conditions climatologiques souvent difficiles.
Les populations les plus atteintes par la misère ont besoin de personnes engagées dans la durée de leur côté.
Pour que les populations les plus affaiblies et les plus découragées puissent bénéficier des programmes de logement, prendre leur destin en main et participer en tant que partenaires à la construction d’une société de justice et de paix, il faut que des hommes et des femmes s’investissent auprès d’elles, individuellement et collectivement, dans la durée, et fassent cause commune avec elles.