L’idée d’une d’Europe communautaire ne date de d’hier. De tous temps aussi des hommes d’Europe se sont levés pour dire que dans une communauté digne d’être poursuivie, les plus pauvres ont les premiers droits. Notre chance aujourd’hui est que des Européens et des Européennes décidés à bâtir une communauté se sont retrouvés autour d’un homme capable d’unir des citoyens de tous horizons, des plus pauvres jusqu’aux plus nantis, dans un même mouvement.
C’est une chance, c’est une première dans notre histoire, c’est un temps fort auquel toute une jeunesse peut se rallier avec enthousiasme. La jeunesse pauvre d’Europe, grâce au père Joseph Wresinski qu’elle a reconnu comme un des siens, se sait désormais au premier rang des défenseurs des droits de l’homme. Et cette autre jeunesse plus nantie rêve, elle aussi, d’une justice dont elle ne sait pas trop comment ni avec qui la bâtir.
En ce temps que nous avons la chance insigne de vivre, la question de savoir avec qui bâtir en premier ne se pose plus. Les familles, les enfants, les jeunes du Quart Monde nous attendent. La question de la nature de la Communauté à construire ne se pose plus. Ce qui compte, c’est de l’ériger sur cette terre ferme que représentent les droits de l’homme. Ces droits accordés non pas au nom d’une idée sur le droit, mais au nom de la nature de l’homme, que sa naissance dote de responsabilités, de droits, de frères.
Cette Communauté, ne nous y trompons pas, nul d’entre nous n’en connaît encore la maquette et tout y reste à faire. Nous n’avons pas de plan à présenter aux jeunes, mais demandons-leur de garder l’idéal, de connaître l’expérience accomplie, d’accepter les exigences du combat et d’inventer à leur tour. Si nous réussissons cette transmission, la Communauté où les plus pauvres deviennent les premiers responsables, cette Communauté européenne des droits de l’homme, existera.