Repenser l'activité humaine.

Dossiers et documents de la Revue Quart Monde n°7

Permettre à tous les hommes et à toutes les femmes, particulièrement à ceux et celles qui vivent dans la pauvreté, d’exercer leurs droits, d’assumer leurs responsabilités et d’apporter une contribution au bien-être de l’humanité, tel est le défi que la communauté mondiale s’est donnée lors du Sommet de Copenhague.

Trois contributions du Mouvement international ATD Quart Monde, 1988 – 1995 – 1997

Mais comment parvenir à relever un tel défi dans le contexte d’une économie aujourd’hui mondialisée ? Peut-on espérer que la croissance, quels que soient son rythme et son ampleur, puisse demain assurer un plein emploi de toutes les ressources humaines, alors que, même à son apogée au cœur des années soixante, elle n’a jamais véritablement atteint les travailleurs les plus paupérisés ? […]

Au-delà de leurs divergences, les analyses de ceux qui, dans le monde, […] réfléchissent, écrivent et publient leur vision de l’avenir du travail, ont souvent pour trait commun de ne pas faire référence d’entrée de jeu à ces travailleurs depuis longtemps privés d’emploi ou condamnés aux travaux les moins dignes. Or ceux-ci sont aussi exclus d’un accès à la vie associative, culturelle, syndicale et politique. Sans représentation, ils ne participent pas aux débats sur l’avenir ou le partage du travail. […]

N’est-ce pas justement à partir de l’expérience de ceux qui sont intégralement privés de leurs droits, et notamment de ce droit essentiel de pouvoir contribuer par son travail à l’avenir de l’humanité, que nous pourrons comprendre vraiment le défi posé à notre société et tenter d’y apporter réponse ?

Il est donc grand temps d’introduire les plus pauvres, leur condition, leur expérience de vie, leur pensée dans le débat contemporain sur l’avenir du travail et des autres formes de l’activité humaine, sur leur équitable répartition dans la vie de chacun. […]

Le monde est engagé, de manière sans doute irréversible, dans une mutation de grande ampleur. C’est au cœur de cette mutation que les plus pauvres doivent pouvoir se faire entendre.


Extraits de l’introduction de Geneviève de Gaulle-Anthonioz

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