Né en 1586 dans une famille protestante, Théophraste a pour père un maître d’école installé à Loudun (Vienne). Reçu docteur en médecine en 1606, il voyage. Revenu avec sa femme à Loudun, il se lie avec le père Joseph et l’évêque de Luçon, Richelieu. Renaudot, inquiet des conditions de vie des défavorisés, publie un Traité des pauvres en 1612. Il rêve de créer un bureau de placement qui offrirait du travail aux mendiants et vagabonds. Louis XIII lui en accorde l’autorisation par un brevet royal. La même année, Richelieu fait nommer son ami conseiller et médecin ordinaire du roi, puis commissaire général des pauvres valides et invalides et en 1618, commissaire général des pauvres du royaume.
Installé à Paris, devenu catholique, Renaudot ouvre en 1630 son « Bureau d’adresses et de rencontres », rue de la Calandre. A l’origine, il veut offrir aux pauvres des emplois et aussi des soins médicaux car, écrira-t-il plus tard, « ... il n’y a point de conclusion plus universellement approuvée de tous les peuples et religions du monde que celle-ci : qu’il faut soulager les pauvres... » (Les consultations charitables pour les malades, 1640, web : Gallica,BnF). En 1637, autorisé par le roi, Renaudot crée le premier « Mont de Piété », inspiré de l’exemple italien.
Innovateur, Renaudot l’est aussi en médecine. Tout jeune, il avait inventé un médicament qu’il avait vendu au-delà des frontières. En 1640, Louis XIII l’autorise à ouvrir une école de médecine et un laboratoire. Quelques mois après, avec les médecins, chirurgiens, apothicaires et étudiants qui fréquentent son école, il crée les « Consultations charitables gratuites » : les besoins des indigents sont tels que ces consultations d’abord hebdomadaires deviennent quotidiennes au grand dam de la faculté de médecine qui multiplie les attaques contre Renaudot en allant même jusqu’à refuser à ses enfants leur diplôme de médecine.
Richelieu et le roi étant morts, Renaudot reste sans soutien.
Le parlement lui enlève en 1644 toutes ses créations. Il ne reste à Renaudot que sa Gazette, fondée en 1631 : le premier hebdomadaire français, bientôt tiré à huit cents exemplaires, publie sur quatre à douze pages les nouvelles concernant Paris, les communiqués officiels et les nouvelles de l’étranger. (L’hebdomadaire disparaîtra en 1915).
Renaudot meurt à Paris, dans la misère en 1653.