Les indicateurs sont aujourd’hui incontournables, que l’on traite d’un problème de société ou d’une politique particulière. L’enjeu est d’autant plus important que souvent le problème/la politique sont ramenés aux seuls indicateurs retenus. Cela appelle à une double vigilance : au niveau des indicateurs, et au niveau de leur utilisation abusive.
La définition du problème
La communauté internationale s’accorde aujourd’hui sur le fait que la pauvreté traduit l’inégale effectivité de la mise en œuvre des droits fondamentaux. Ceux qui vivent la pauvreté perçoivent aussi que c’est parce qu’ils ne jouissent pas pleinement de tous leurs droits – et de l’égale dignité qui en est le préalable - qu’ils ne peuvent pas être acteurs à parts égales dans la société. « Être acteurs à parts égales » c’est ce qu’ils souhaitent pour leurs enfants dans la société de demain.
Les indicateurs
Jean-Jacques Friboulet nous dit dans son intervention : « À l’orée du 21ème siècle un ensemble d’indicateurs sur la pauvreté ne peut se contenter de compter les pauvres comme le faisaient les recensements du 19ème siècle ». Sous prétexte de pragmatisme, on n’a pas fait évoluer les systèmes statistiques à la mesure de l’évolution de la perception de la nature de la pauvreté. L’accès de tous à tous les droits pose certes un défi considérable en matière d’observation et de mesure des droits de l’homme. Tant qu’on ne s’attellera pas sérieusement à cette tâche on ne disposera pas d’indicateurs adaptés pour la lutte contre la pauvreté.
La participation des plus pauvres
Elle est nécessaire non seulement pour respecter les droits des plus pauvres mais aussi parce que toutes les études montrent que les critères utilisés par les experts ne rejoignent pas ceux mis en avant et perçus par les personnes dont on veut changer la situation. Il y a ainsi beaucoup à gagner à coller de plus près à la réalité. Il faudrait multiplier ce type d’études et en divulguer les résultats plus largement.