Dans les excuses que j’ai rédigées avec d’autres et exprimées lors de la cérémonie du 11 avril 2013 à Berne2 avec la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, j’ai écrit : « De plus, vous étiez placés de force dans des foyers et des institutions pour des motifs souvent futiles. Vous vous retrouviez là pour la simple raison qu’un de vos parents était décédé ou alors uniquement parce que vous étiez issus d’une famille pauvre ». Cet élément de la pauvreté était pour moi un élément historique incontournable, et non seulement du 19ème et du 20ème mais bien aussi du 21ème siècle…
Lorsque l’exposition Enfances volées3 est arrivée à Genève, j’ai été présent à une table ronde et l’on m’a interrogé : « Êtes-vous sûr que dans cinquante ans il n’y aura pas aussi le procès de ce que vous aurez fait dans les institutions ? Est-ce que ce ne sera pas remis en question de la même manière ? » Et je n’ai pu que répondre que c’était pour moi une préoccupation journalière, de trouver les moyens pour qu’il y ait un maximum de bienveillance et de bientraitance dans un système qui peut être maltraitant par des décisions de justice ou des décisions administratives pouvant être prises sous de grandes contraintes. (...)
Malheureusement, sans appartenance à un collectif, des parents dont les enfants sont placés restent des personnes solitaires, isolées, en dehors d’une libre expression, parce que submergées par leurs soucis. En tant qu’éducateurs, nous devons être des facilitateurs par rapport à cette prise de parole.