Bertrand de Kermel, Le scandale de la pauvreté. Les causes et les remèdes.

Éd. L’œuvre, 2012, 217 p.

Daniel Fayard

Référence(s) :

Bertrand de Kermel, Le scandale de la pauvreté. Les causes et les remèdes. Éd. L’œuvre, 2012, 217 p.

Citer cet article

Référence électronique

Daniel Fayard, « Bertrand de Kermel, Le scandale de la pauvreté. Les causes et les remèdes. », Revue Quart Monde [En ligne], 222 | 2012/2, mis en ligne le 01 décembre 2012, consulté le 23 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/7748

L’auteur préside le comité Pauvreté et Politique qui milite « pour une politique juste et efficace, mise délibérément au service de l’homme, à commencer par le plus démuni ». Il a déjà publié en 2000 Libéralisme et pauvreté où il fustigeait la mondialisation mal maîtrisée et interpellait les gouvernements pour stopper l’augmentation de la misère. Douze ans après il revient à la charge avec cet ouvrage, véritable état des lieux des carences de la société française dans la prise en charge de la pauvreté et remise en cause du courant de pensée justifiant le libéralisme, la « financiarisation » et les délocalisations.

Dans une première partie il déplore ce qu’il appelle la banalisation de la pauvreté comme du chômage et la déliquescence de la notion de solidarité. On met trop facilement en avant le coût abusif de l’État providence, la prétendue vertu de l’individualisme, des lois du marché et de la baisse des impôts. A quoi s’ajoutent l’incapacité de l’école à réduire les inégalités, les pratiques de spéculation et de corruption, l’inadaptation et l’injustice des fiscalités, l’excès de pouvoir des règles de l’OMC, la précarisation des salaires et de la protection sociale. Au point de se demander au service de qui est vraiment l’économie.

Une seconde partie est consacrée à dégager quelques pistes susceptibles de remettre la démocratie d’aplomb et le libéralisme sur les bons rails. Il apparaît primordial à l’auteur de redonner leurs pouvoirs aux élus et responsables politiques. Il plaide ensuite en faveur de la mise en œuvre du développement durable, de telle sorte que plus jamais l’homme ne soit considéré comme une variable d’ajustement. Ce qui suppose de revaloriser l’altruisme, de développer l’économie sociale, de changer notre modèle de croissance, de savoir utiliser de nouveaux indicateurs de richesse, de réguler dans les échanges le droit du commerce avec le droit à la santé, le droit social et le droit environnemental.

L’ouvrage se termine par un rappel : l’importance d’apporter une attention toute particulière aux plus démunis dont il avait dressé un tableau saisissant dans son introduction.

Daniel Fayard

Articles du même auteur

CC BY-NC-ND