Fred Caude, Furax

Éd. Assyelle, 2012, 226 p.

Daniel Fayard

p. 61-62

Référence(s) :

Fred Caude, Furax, Éd. Assyelle, 2012, 226 p.

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Référence papier

Daniel Fayard, « Fred Caude, Furax  », Revue Quart Monde, 224 | 2012/4, 61-62.

Référence électronique

Daniel Fayard, « Fred Caude, Furax  », Revue Quart Monde [En ligne], 224 | 2012/4, mis en ligne le 01 mai 2013, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/7891

Dans le Nord de la France, de l’un et l’autre côté d’un boulevard, deux réalités se font face : une maman qui lutte contre la crise et la misère familiale, transmise de génération en génération, et Arthur qui voudrait détruire les injustices du monde.

Lui regarde tellement loin devant qu’il ne voit pas ce qui se passe en face de chez lui.

Elle, acculée à l’urgence, essaie par tous les moyens de donner un avenir à son fils, Jules.

Le choix d’Arthur : « Moi, malgré toutes mes convictions, rien ne change… Je ne suis pas triste, je suis en colère ! (Cf. le titre du livre) … Moi, j’en peux plus du gâchis de tant d’êtres inaccomplis. Le malheur des autres me fait si mal que j’arrive plus à m’épanouir. Alors j’ai décidé de mettre le monde en quarantaine. » 

Mettre le monde en quarantaine ? « J’ai besoin de rien faire d’autre que d’écrire. »

Le point de vue de Jules : « Z’ai travaillé pour M’sieur Arthur à l’âge de 10 ans… Au début, ze le prenais pour un saint. Par la suite, ze me suis demandé s’il était pas fou… Ze crois qu’il parlait pas beaucoup parce qu’il pensait trop… et… un zour, il n’a plus su plus quoi leur dire à tous ces zens… Ze me demande ce que M’sieur Arthur serssait, cloîtré comme ça sez lui. Ze sais pas s’il a trouvé. Il semblait bien mal parti dans sa quête. »

Après avoir passé dix ans dans le volontariat ATD Quart Monde, l’auteur se dévoue maintenant à l’écriture. Il remet en scène des situations, des personnages, des rencontres, des réflexions, des dialogues probablement engrangés au cours de son histoire personnelle et dans sa vie militante antérieure. Il y est beaucoup question de relations avec les très pauvres, d’engagement ou de défaut d’engagement, d’une recherche peut-être pour apprendre d’eux comment construire ensemble une société.

Un ton vif, un style soutenu, des images suggestives, des mots de tous les jours donnent de la chair aux diverses séquences qui se succèdent, de façon à nourrir chez le lecteur une compréhension progressive de ce que l’auteur cherche à communiquer, qui ne relève pas seulement de la colère !

Daniel Fayard

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