Jacqueline Pirenne, Mes fils de la rue à Addis-Abeba

Fayard, Collection "Les enfants du fleuve", Paris, 1989, 326 pages

Emmanuel Michon

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Jacqueline Pirenne, Mes fils de la rue à Addis-Abeba, Fayard, Collection "Les enfants du fleuve", Paris, 1989, 326 pages

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Emmanuel Michon, « Jacqueline Pirenne, Mes fils de la rue à Addis-Abeba », Revue Quart Monde [En ligne], 135 | 1990/2, mis en ligne le 18 mai 2020, consulté le 16 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/8890

Jacqueline Pirenne, directeur de recherche au CNRS, a passé de longues années en Ethiopie. A Addis-Abeba, elle a rencontré des enfants de la rue et a décidé de fonder une maison où elle les accueille. Dans ce livre, elle raconte ce qu’elle vit au jour le jour, sa découverte d’un monde où, dit-elle, « le mensonge et le vol font partie de la vie quotidienne. » Elle s’aperçoit que les enfants vont d’abord vers elle dans l’espoir d’en tirer quelque argent ou des vêtements qu’ils pourront revendre ensuite. Elle a conservé son métier, ce qui lui permet de fournir une aide matérielle efficace : elle peut ainsi rémunérer les familles qui accueillent ces jeunes, acheter une maison pour les recevoir ou les instruire. Mais cela crée aussi une trop grande différence de situation entre elle et eux. Elle remarque le même comportement chez des adultes éthiopiens qu’elle emploie pour l’aider. S’ils font preuve d’une grande générosité de cœur au départ, ils se laissent prendre à cette envie d’avoir plus d’argent et finissent par abuser de sa générosité.

Finalement, on ne connaît ces enfants de la rue qu’à travers leurs réactions à ce que Jacqueline Pirenne leur donne. On ne sent pas de prise de conscience commune de lutte contre la misère, mais plutôt son espoir, souvent déçu, de sauver quelques-uns de ces enfants qu’on aimerait connaître autrement.

Peut-on rester sur ce sentiment d’échec qu’éprouve l’auteur vis-à-vis de ces enfants, de ces adultes du pays ?

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