Il s’agit des actes du colloque international, 31 mai – 1er juin 1989. Un ouvrage très dense, par son aspect international et interdisciplinaire.
Un consensus s’en détache : tout placement est une épreuve pour l’enfant, il doit être préparé et accompagné au niveau de l’enfant et de sa famille.
L’intervention de J.-P. Rosenczveig (p. 23) sur les enjeux du placement concerne plus particulièrement les familles du Quart Monde. L’auteur souligne l’impossibilité d’aider une personne en difficulté sans tenir compte de son milieu d’origine, de son réseau familial. Il affirme « qu’il serait vain de multiplier les prises en charge individuelles si, dans le même temps, on ne s’attachait pas à lutter contre les conditions de vie faites aux populations et groupes sociaux les plus fragiles » (logement et revenus notamment.) L’objectif de l’Aide sociale à l’enfance, dit-il, « n’est plus d’héberger un enfant malade mais de ne pas avoir à le faire. » Il rappelle que la loi prévoit que tout soit fait pour permettre à l’enfant de retrouver sa place dans sa famille.
D’autres intervenants présentent des expériences positives, par exemple un foyer d’accueil où les réunions régulières parents/équipe ont permis de réduire de 50 % la durée moyenne des séjours.
Des suggestions sont faites : création d’observatoires régionaux de l’enfance en marge (p. 76) ; porter attention à ce que les exclus apportent ou peuvent apporter à notre société (p. 64).
La résistance au changement est aussi évoquée, tenant aux contraintes institutionnelles qui entraînent des résultats contraires à l’idéologie affichée et financièrement plus coûteuse.
Donner leur place aux familles me semble être le maître mot pour lutter contre ces résistances institutionnelles.