Catherine Bouvet, Benoît Falaize, Fabienne Federini, Pierre Freynet, Illettrisme : une question d’actualité

Hachette-Education, 1995, 175 pages

Jean-Jacques Boureau

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Catherine Bouvet, Benoît Falaize, Fabienne Federini, Pierre Freynet, Illettrisme : une question d’actualité, Hachette-Education, 1995, 175 pages

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Jean-Jacques Boureau, « Catherine Bouvet, Benoît Falaize, Fabienne Federini, Pierre Freynet, Illettrisme : une question d’actualité », Revue Quart Monde [Online], 160 | 1996/4, Online since 22 May 2020, connection on 13 December 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9110

L’illettrisme touche aujourd’hui un grand nombre de Français (peut-être deux millions). Ne pas savoir lire, écrire, compter, est le plus souvent synonyme d’exclusion, et pour lutter contre celle-ci, il est incontournable de lutter contre l’illettrisme. Les auteurs de cet ouvrage se proposent d’étudier ce problème.

Il faut savoir que la reconnaissance de l’illettrisme comme phénomène social date de la fin des années soixante-dix et que celle-ci est à mettre en relation avec les mutations économiques et sociales qu’a connues la société française à cette période.

L’illettrisme est un terme employé pour la première fois par ATD Quart Monde. Il a suscité de nombreuses polémiques mais les auteurs s’attachent à le définir. On peut retenir cette définition : « Problème concernant des personnes qui, bien qu’ayant été confrontées à une alphabétisation initiale dans le cadre scolaire, n’ont pas acquis ou ont mal acquis la maîtrise de savoirs de base tels que l’écriture et la lecture »

Après la reconnaissance officielle de ce problème, on développa toute une réflexion sur les causes de ce phénomène. On souleva entre autres le problème du rôle de l’école mais également celui des entreprises. Les auteurs insistent sur l’importance de la notion d’itinéraire au bout duquel on trouve la construction d’une personne illettrée. Ils expliquent comment un recours limité à l’écrit accentue le plus souvent la voie vers une marginalisation progressive en excluant les personnes concernées de nombre d’échanges professionnels, culturels et sociaux ; l’accroissement actuel des exigences professionnelles et sociale ne faisant qu’accroître ce phénomène.

Les premières mesures prises pour lutter contre ce fléau datent de 1984 et vont engendrer un certain nombre d’actions ayant une dimension interministérielle, spécifique à la France. Cela va se caractériser par la création du Groupe permanent de lutte contre l’illettrisme (GPLI).

La politique de lutte contre l’illettrisme s’inscrit dans trois axes d’action afin de lui donner une cohérence d’ensemble. Il faut :

  • mieux connaître et faire connaître ce phénomène ;

  • agir auprès des publics concernés (prévention, formation) ;

  • appuyer les acteurs de la lutte.

Puis, les auteurs évoquent un certain nombre d’organismes de formation et les outils utilisés pour stimuler ou bien évaluer l’élève dans son parcours.

Un chapitre concerne l’illettrisme dans les DOM-TOM où l’on relève un pourcentage plus élevé qu’en métropole. Enfin, les auteurs s’intéressent à l’analphabétisme dans le monde, en particulier dans les pays d’Europe et d’Afrique.

Ce livre, bien documenté, est clair dans sa présentation et de lecture facile. Il s’adresse à tout public désireux de s’informer sur ce problème.

Jean-Jacques Boureau

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