Ce livre est constitué de deux grandes parties complémentaires.
D’abord, deux chapitres permettent de comprendre les raisons de la métamorphose radicale prônée par la Fondation Danielle Mitterrand : d’une part promouvoir une société écologique, relationnelle, sociale, populaire et décoloniale (Raviver le vivant et les communs), d’autre part une démocratie réelle, fondée sur les principes d’autonomie et d’autodétermination (Reprendre nos vies en main).
Ensuite douze entretiens avec différents acteurs associatifs, représentants de collectifs et de réseaux de la société civile qui, par leurs résistances, leurs luttes et leurs expériences innovantes, apportent la démonstration que des transformations institutionnelles sont possibles.
Des exemples : En France métropolitaines, il s’agit de militance pour faire advenir une démocratie à l’échelle locale, comme à Grenoble ou à Poitiers, pour promouvoir une éducation populaire à l’auto-organisation comme à Nantes, pour préserver des espaces communautaires dans les villes comme à Dijon, pour défendre des territoires contre des projets attentatoires à l’environnement comme à la ZAD Notre-Dame des Landes, avec le Mouvement Soulèvements de la terre ou avec le collectif Bassines Non Merci.
En Outre-Mer, il s’agit de luttes pour la restitution des terres aux peuples autochtones comme en Guyane, pour la préservation des équilibres écosystémiques, l’égalité hommes-femmes et l’émancipation post-coloniale comme en Martinique.
La Fondation Danielle Mitterrand soutient également des mobilisations dans d’autres pays. Notamment au Chili, où la récente Convention constitutionnelle a fourni l’opportunité d’une participation politique aux défenseurs de l’eau et de la protection de l’environnement comme aux représentants des communautés autochtones et aux mouvements féministes. Citons aussi le soutien de ces derniers dans le Nord et l’Est de la Syrie en faveur d’une plus grande émancipation des femmes et de leur participation à la vie locale.
Dans sa préface, Geneviève Azam (économiste-écologiste, membre d’Attac) dit retrouver là « l’héritage vivant du combat altermondialiste… et l’ouverture à des cheminements de pensée et de savoirs bousculant les certitudes et donnant un sens politique au soutien pratique d’altermondes terrestres en gestation, ici et ailleurs ».
La Fondation Danielle Mitterrand témoigne, dans sa conclusion, de son orientation actuelle : Nous avons décidé de ne plus concentrer nos énergies sur le plaidoyer institutionnel envers l’Etat, pour privilégier la diffusion des récits des bâtisseurs d’utopies. Nous expérimentons également les pratiques du « commun », en impulsant depuis 2021 la création de la « Mue », un lieu collectif autogéré par des associations et des collectifs au cœur du vivant près de Cluny.
Les derniers mots sont laissés à Danielle Mitterrand elle-même (cf. Ce que je n’accepte pas, 2012) : « (S’unir) partout dans le monde pour libérer la gestion de la cité et le ‘vivre ensemble’, auquel nous aspirons, de l’écrasante et funeste mondialisation économique ».