Barbara KINGSOLVER. “On m’appelle Demon Copperhead

Éd. Albin Michel, 2024

Marie-Odile Diot et Fanchette Fanelli

p. 60-61

Référence(s) :

Barbara KINGSOLVER. “On m’appelle Demon Copperhead”, Éd. Albin Michel, 2024, 624 p.

Citer cet article

Référence papier

Marie-Odile Diot et Fanchette Fanelli, « Barbara KINGSOLVER. “On m’appelle Demon Copperhead », Revue Quart Monde, 270 | 2024/2, 60-61.

Référence électronique

Marie-Odile Diot et Fanchette Fanelli, « Barbara KINGSOLVER. “On m’appelle Demon Copperhead », Revue Quart Monde [En ligne], 270 | 2024/2, mis en ligne le 01 juin 2024, consulté le 24 octobre 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/11414

L’histoire se passe aux États-Unis, dans les Appalaches, cette ancienne région minière connue pour la pauvreté de ses habitants. L’auteure fait parler un jeune garçon né d’une très jeune maman qui subit l’emprise de la drogue, et se bagarre au cours de cures de désintoxication pour pouvoir garder son enfant et l’élever. Elle décède quand il a 10 ans et Demon se retrouve dans des familles d’accueil, dans les pires conditions. Avec une finesse inouïe, Demon va décrire son ressenti, dire sa vie, les humiliations qu’il subit, mais aussi ce qui lui donne force et joie. Dès les premières pages, il dit tous les gestes de solidarité, et d’entraide qui lui permettent de vivre : un gamin placé dans la même ferme lui donne un tee-shirt propre alors qu’il n’a que des vêtements sales pour dormir ; une famille voisine, elle-même pauvre, le soutient au fil des années… Demon grandit avec son impuissance – suite à une prescription médicale, il devient dépendant aux opiacés –, mais aussi sa force à survivre, force que déploient également les gens autour de lui malgré la dureté de leur vie.

Des volontaires d’ATD Quart Monde ont été présents pendant de longues années dans les lieux où l’action se déroule, lieux qui leur sont extrêmement familiers, jeunes dont la vie et les combats leur semblent très bien décrits. Le livre fait comprendre pourquoi cette région est si pauvre, l’exploitation dont elle a été l’objet, le scandale des prescriptions médicales, la complicité des médecins avec les laboratoires criminels…

L’écriture est captivante, l’humour a sa place dans ce livre, ainsi que de très belles pages sur la nature omniprésente dans cette région. Quand on en achève la lecture, on ne peut que se sentir admiratif du courage de ces gens tout autant que révolté par les conditions qui leur sont faites.

Barbara Kingsolver dit que pour elle, « écrire c’est prendre les choses de la vie et les organiser de façon à ce que cela inspire de l’espoir », et c’est bien ce que l’on trouve dans ce livre, qui a été récompensé par le prix Pulitzer et le Women’s Prize for Fiction.

Marie-Odile Diot

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Fanchette Fanelli

CC BY-NC-ND