Le monde industriel est familier des normes. Ecrites dans un langage compris et utilisé par les personnes d’un même métier, ces règles communes harmonisent les spécifications techniques différentes et contribuent, par voie de conséquence, à la libre circulation des biens et des services dans le monde. La conformité aux normes est souvent synonyme de sécurité pour le consommateur.

Dernier sujet de normalisation en vogue : la qualité. Qualité des produits, puis qualité des processus de production et, plus récemment, qualité des établissements jusque dans les degrés de compétence des travailleurs !

Un ami qui s’occupe de réinsertion par le travail m’a rapporté le fait suivant. Un chef d’entreprise lui confia qu’il ne pourrait plus accueillir dans son usine des travailleurs sans qualification, sous peine de perdre des commandes. Pourquoi ? A cause du label de conformité à ces normes de qualité exigé par ses clients. Et pour obtenir et maintenir le label, il ne doit pas avoir d’ouvriers non qualifiés participant à la production. Cet ami me dit son désarroi : « Mais ces centaines de jeunes et de moins jeunes que je connais, comment pourront-il acquérir une qualification ? »

Etrange logique d’émulation où la qualité des objets passe par la mise au rebut des hommes.