Atelier n°1 - Sortir du bidonville, de l’habitat insalubre ou de fortune...

Rédaction de la Revue Quart Monde

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Rédaction de la Revue Quart Monde, « Atelier n°1 - Sortir du bidonville, de l’habitat insalubre ou de fortune... », Revue Quart Monde [En ligne], Dossiers & Documents (1989), mis en ligne le 07 avril 2010, consulté le 19 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/4468

Index de mots-clés

Logement, Habitat, Sans-Abri

Animé par Daniel Petrequin, Président de la Fédération Nationale des Sociétés Coopératives d’HLM

Avec la participation de :

Sophie Bordon. Inspecteur de l’Action Sociale, Conseil Général du Val d’Oise.

Anne de Gouy. Dir. Centre d’hébergement, « Habitat Educatif » (FNARS) Meaux.

Toussaint Boue. Administrateur Compagnons Bâtisseurs, Courbevoie (92).

Louis Join-Lambert. Dir. I.R.F.R.H., ATD Quart Monde Pierrelaye.

Anne Cancellieri, Présidente de l'association des Organismes HLM d’Ile-de-France.

Marie-Noëlle Juniot, Secours Catholique. Paris.

Marie André Cantet, Collectif Parisien pour le Relogement (FNARS). Paris.

Bérengère Le Sonneur, ATD Quart Monde. Méry sur Oise.

Jean Cazin ; Administrateur HLM. ATD Quart Monde Caen.

Gérard Loez, retraité, ATD Quart Monde  Lille.

Muguette Chiroutre, Responsable de l’équipe ATD Quart Monde, Créteil.

Bernadette Maraud ; Déléguée Régionale ATD Quart Monde Bordeaux.

Daniel Fayard. ATD Quart Monde. Méry sur Oise (95).

Christine Meier, responsable du Service Logement de la Préfecture du Val d’Oise.

Bernadette Nguyen, Chargée d’études. Direction régionale de l’Equipement De l’Ile-de-France.

Jean-Claude Toubon ; Mission Sociale-Union Nationale des Fédérations d’Organismes H.L.M.

François Noisette Dir. départ. Equipement. Nevers Secrétariat Habitat ATD Quart Monde.

Thierry Viard. Volontaire ATD Quart Monde, Noisy-le-Grand (93).

Marie-Laurence Rocagel, Chargée d'études. Direction de la Construction, MELATT.

Christian Welschbillig, Chef de Service SA HLM. « L'Effort Rémois » Reims.

Christian Welschbillig

La cité Caporal-chef Divry à Reims est une cité de Promotion Familiale construite par l’Effort Rémois et animée par ATD Quart Monde. Au départ, la municipalité était bien décidée à lutter contre la misère en cherchant des solutions pratiques correspondant à une situation donnée. Grâce à cela deux S.A. d’HLM ont donné leur accord à la construction de cités de transit, à condition qu’il y ait un suivi des familles : ATD fut alors contacté pour faire des propositions d’accompagnement éducatif.

En 1974, après accord entre la ville, ATD et les S.A. d’HLM, la construction des 3 cités a démarré : la cité Caporal-chef Divry comprend 12 pavillons construits sur fonds propres de l'Effort Rémois avec un montage financier classique ; ce sont des F5 traditionnels sans chauffage central avec des loyers simples. Les familles candidates sont proposées par la mairie. Après enquête d’ATD et de la S.A d’HLM, une proposition est faite à la famille. La concertation est permanente entre la mairie qui est à l’origine du projet, la société HLM qui est propriétaire et s’occupe de la gestion et ATD qui joue le rôle d’intermédiaire et organise l’animation socio-culturelle des cités en faisant le point avec les travailleurs sociaux.

Les résultats sont globalement positifs : Depuis 1975, malgré des échecs plus ou moins ponctuels ou familiaux (certaines familles sont reparties en caravane), sur 36 mutations, 34 familles ont été logées dans le parc de l'Effort Rémois, et on n’en a plus entendu parler. Comparé au nombre de familles en attente de ce genre de logement sur Reims, 34 relogements en 13 ans, c’est insuffisant mais c’est un début : il faut bien commencer.

Mais depuis 1976, la pauvreté a changé : il y a une augmentation de demandes pour des gens pauvres avec lesquels un contrat de promotion familiale n’a pas lieu d’être : ils manquent seulement de ressources.

Les familles relogées n’ont pas forcément de salaire. Avec ATD il a fallu chercher des solutions pour que celles qui ne travaillent pas aient des ressources : stages, contrats, TUC par exemple. ATD a collaboré avec les services sociaux de telle sorte que les aides auxquelles les familles ont droit arrivent avec cohérence ; certaines personnes ont obtenu une pension d’invalidité alors qu’elles auraient du l’avoir depuis 10 ans. « Le fait de ne pas avoir de travail n’est pas un interdit d’arriver dans le patrimoine normal : on a plus d’aides en HLM que quand on est sans logement. »

Cette cité est vécue comme promotion par les familles : c’est une porte d’entrée dans la société. Le reste des services considère que ce passage est une garantie.

Débat

L’accès au logement social est effectivement un problème central. Deux facteurs interviennent à ce niveau : d’une part un facteur économique, quelle solvabilisation des familles ? D’autre part il faut tenir compte des différences culturelles et des capacités d’adaptation de chacun (Daniel Petrequin).

* Quelle solvabilité ?

Dans la région parisienne, on n’entre pas dans un logement avec des aides (l’API s’arrête au bout de 3 ans ; les ASSEDIC arrivent en fin de droits...) mais par des revenus salariaux. Ce qui pose deux questions : celle du chômage et de l’accès au travail ; celle des populations qui n’auront jamais de travail pour des raisons se désadaptation, de maladies psychosomatiques, etc... Ces populations n’ont pas accès au logement social (Anne de Gouy)

Il faudrait reconnaître que les aides légales sont de véritables droits et les intégrer dans les solvabilisations reconnues ; d’autant plus que l’on peut jouer sur des ressources même temporaires quand des familles sont placées dans des situations exigeantes avec la perspective d’un avenir : en deux ans dans un logement correct, une famille peut bouger, un jeune chez ses parents peut réussir un stage e quitter le foyer familial… (François Noisette).

Comment se passe l’attribution des logements en HLM ? Les dossiers qui arrivent de la Préfecture sont étudiées : ressources, familles, droits possibles… Quand les ressources sont inférieures à 30 Frs par jour et par personne, après enquête, on regarde avec les travailleurs sociaux du lieu où elles habitent si la famille est capable ou non de s’insérer. Il peut y avoir deux familles monoparentales : l’une dont l’assistante sociale dit « elle s’en sortira », l’autre dont elle dit que non. Nous avons 3 règles : Convivialité, Solvabilité, Propreté (Anne Cancellieri).

* Indésirables ?

Pour les personnes qui accompagnent des familles quotidiennement usées ou détruites par leurs conditions de vie, les réactions des organismes HLM sont choquantes et difficiles à comprendre : beaucoup se sentent agressés, mais les familles aussi par les raisons qu’on leur donne pour les refuser. Par exemple, quand l’enquêteur vient dans la famille, s’il y a plusieurs couples avec des enfants, et si le logement n’est pas suffisamment propre, on leur dit que leur admission est refusée parce que c’est sale : c’est impossible de tenir propre un 3 pièces où on vit à douze ! On refuse si le père est incarcéré ou l’a été. Jamais on n’imaginera de faire confiance aux gens (Muguette Chiroutre).

Je témoigne de sommes de difficultés des familles pour faire aboutir leurs revendications. Je suis venu avec des familles dans ma tête. Bien souvent elles sont découragées par toutes les garanties qu’on leur demande. Et on leur propose si peu en contrepartie. Des familles qui n’entrent dans aucun cadre, on leur jette : vous êtes sales, et on les laisser croupir à 7 dans une pièce. (Gérard Loez).

Si les organismes HLM les font entrer dans leurs logements vacants, il y aura plus de rejets que ceux qui l’on connaît avec les immigrés (Daniel Petrequin).

En Ile-de-France, il n’y a pas de logement vide (Anne Cancellieri).

On peut faire des logements simples et peu coûteux, mais qui peuvent être améliorés, y compris par les intéressés (Jean Cazin).

Il n’y a pas de terrain non plus. Il faut acheter des maisons et les retaper (Anne Cancellieri).

* Les familles sans abri sont massivement hors-droit malgré les efforts déployés et des succès probants :

Dans nos centres de réinsertion, en 6 ou 12 mois il faut que les gens acquièrent des qualifications, un emploi stable, qu’ils aient des allocations, des enfants qui se tiennent en place, et ça ne suffit pas. Les fonds de garantie s’adressent à des familles en difficultés temporaires, et pas à celles qui ont un manque chronique de ressources. De plus en plus nous nous organisons en collectifs d’associations, avec des conventions de garantie, on nous demande encore un accompagnement après le relogement. Cependant nous n’arrivons pas à nous faire ouvrir la porte des sociétés d’HLM (Marie Andrée Cantet).

En Gironde, il a fallu deux ans de démarches acharnées, mais on a pu obtenir le relogement de toutes les familles d’une maison insalubre et d’un reste de bidonville perdu dans les bois. On continue à les suivre :  sur six, deux ont trouvé du travail, toutes arrivent à payer leur loyer. Une femme qui avait vécu six ans dans une cabane est en si bons termes avec sa voisine que celle-ci lui propose de sortir son chien. Pourquoi ce minimum humainement indispensable pour vivre n’est-il accessible qu’avec un maximum de soutien, de démarches d’engagement ? et tant de délais ? (Bernadette Maraud).

Dans mon département, on a essayé de faire l’inventaire des taudis. Maintenant il faut trouver une solution pour chaque famille, pas forcément en HLM, ce qui suppose d’y passer du temps. Qui est responsable ? Le Conseil départemental de l’Habitat est un endroit pou en parler, mais ce n’est pas lui qui fera. Ce peut être le département. Mais la solidarité nationale est du ressort de l'État. Il y a des départements pauvres et riches, bientôt des décalages entre pays, au niveau européen (François Noisette).

Nous avons proposé au Conseil de l’Habitat le règlement départemental des attributions : deux personnes étaient là. Dans la procédure d’attribution, certaines société HLM regardent les conditions de près. D’autres font un  tri quasi-mécanique. Beaucoup ont tendance à ne pas écouter les correspondants du terrain. Le locataire moyen n’a aucun interlocuteur. Il faudrait une gestion peut-être plus chère mais plus nuancée (Christine Meier).

Les objections économiques servent parfois d’écran aux réalités culturelles. Il faut que l’organisme puisse réussir l’insertion, sans phénomènes de rejet (Daniel Petrequin).

* Nécessité d’un parc de logements diversifiés, adaptés aux personnes : la qualité du logement, son confort et ses équipements doivent répondre aux besoins des familles : le tout électrique est aberrant pour des gens qui ne peuvent payer l’électricité. Dans certaines régions, se chauffer au bois peut être un mode de chauffage permanent. Il faut une adéquation des logements proposés aux besoins et aux capacités des personnes à gérer.

Des organismes, en diverses régions, cherchent à créer des logements diversifiés, simples, peu coûteux en loyer de sortie et en gestion des charges. Certains sont conçus pour être améliorés par les habitants selon leurs capacités et leur culture. Le risque de créer des sous logements est réel mais le souci de prendre en considération le genre de vie, les habitudes des familles très important aussi (Daniel Petrequin).

* Faut-il généraliser le logement transitoire, comme les centres de promotion familiale, qui sont un point de passage, un sas permettant aux gens d’accéder au logement après avoir acquis ce qui leur manquait ? Vaut-il mieux un logement ghetto que pas de logement du tout ? (Daniel Petrequin).

Pour certaines familles, la vie à la verticale ne sera jamais possible : on peut proposer un sas, mais vers où ? Si elles ont besoin d’un logement à l’horizontale, avec maîtrise d’un stock (le charbon) et non d’un flux (l’électricité), il faut pouvoir mettre à leur disposition un logement adapté de façon durable.

Pour d’autres, le sas c’est le centre de promotion familiales ou le centre de réinsertion sociale éclaté où une association accompagne la famille 3, 6 ou 9 mois. Mais pour une frange de population le logement adapté doit être un relogement définitif (Anne de Gouy).

Tout dépend ce qu’on appelle « logement adapté »,  et à condition d’exclure les sous-logements. Si c’est un relogement étudié ou même aménagé avec une famille, pourquoi lui imposer de le quitter ensuite ? Si c’est un logement conçu comme transitoire avant l’accès à l’habitat normal, il faut l’entourer de toutes les garanties qu’il ne devienne ni un cul de sac ni un passage obligé.

Des solutions-sas sont actuellement recherchées dans plusieurs domaines : c’est l’idée que prévaut aussi en matière d’éducation avec les classes de transition, d’insertion professionnelle avec les entreprises intermédiaires … le problème à chaque fois de ces systèmes-sas, est l’aval car, si le plus souvent ils sont prévus pour un temps limité, une organisation se fait et on refuse la sortie des gens qui y sont. C’est une question d’ambition : va-t-on accepter de dévaloriser le sas et en faire un ghetto ? ( Louis Join-Lambert).

Le temps d’apprentissage est plus ou moins long, mais il n’est pas nécessaire d’institutionnaliser un sas ; un suivi léger souvent suffit. C’est ce qui est déjà largement éprouvé avec l’ASEL (Aide socio- éducative liée au logement) qui permet de suivre 500 familles logées dans le parc normal, qu’il soit social ou privé. On peut aussi utiliser les relations de voisinage, les circuits du quartier, il faut réfléchir à de nouveaux types d’insertion, de peuplement, à partir de ce qui existe (Jean Claude Toubon).

Il n’y a pas de réponse toute faite et de solution unique à promouvoir mais des approches du logement différentes , et le droit à un minimum de choix. Au même moment, tel logement adapté peut être ce que souhaite une famille et la voisine, non. Par exemple, une famille nous dit : je n’investis pas dans mon logement, mais à la prochaine naissance je veux un logement plus grand . Une autre : je veux m’investir dans mon logement, mais si un jour je pars, que l’on tienne compte du fait que j’ai investi. Ce qu’on défend c’est la possibilité d’un choix (François Noisette).

* Le logement n’est pas séparable d’un environnement qui a une ambition promotionnelle

On ne peut pas concevoir le logement à part de la vie, penser que le confort ou l’organisation intérieure suffiront, s’il n’y a pas d’école préparant l’avenir des enfants, de voisinage avec lequel établir des relations, ou pas de transport et de possibilité d’emploi… C’est l’inscription du logement dans un contexte qui veut dire insertion ou enfermement. (Louis Join-Lambert).

C’est clair, l’habitat adapté peut permettre l’insertion des plus démunis s’il correspond à une démarche promotionnelle, à une prise en compte du mode de vie des personnes, mais il faut être attentif aux dérives. On est porté à critiquer les cités de transit, mais au départ elles n’ont pas été proposées comme habitat sous-normé permanent. D’un projet d’éducation, avec une réflexion sur les modes de vie, on a fait un produit. De même actuellement, dans certaines régions on exploite des filières industrielles locales pour l’habitat « adapté » (acier, bois..) Ce sont les familles qui doivent s’adapter au produit ; il faudrait éviter cela (Jean Claude Toubon).

Il reste un point important : le point de vue de ces familles est représenté par qui ? Cela rejoint l’exposé du départ. Si nous avons pu à Reims réaliser quelque chose de positif (avec des difficultés certes), c’est que nous avons pu créer un espace de concertation où les intérêts de cette population ont pu s’exprimer. L’organisme fait régulièrement le point et peut personnaliser son intervention grâce à la mise en place d’une gestion plus nuancée qui connaît chaque famille (Daniel Fayard).

C’est là qu’intervient le rôle des associations et des acteurs sociaux : il faut inventer, en inter partenariat. Mais devant l’importance des besoins à satisfaire, la solidarité nationale doit jouer à plein (Jean Claude Toubon).

Nous passons notre temps à tirer sur le pianiste HLM qui fait des fausses notes. Mais le problème, c’est d’inventer quelque chose, ensemble. Le saxophoniste aussi fait des fausses notes : depuis la décentralisation, il y a une exaspération des municipalités pour faire la chasse au pauvre et l’envoyer chez le voisin. (Jean Cazin).

Le projet du logement adapté commence par la sensibilisation des élus de base (c’est le Maire qui délivre le permis de construire). C’est si facile de dire : allez donc à la Préfecture (Christine Meier).

On a déjà beaucoup inventé, les financements existent, mais le chef d’orchestre manque. Il n’y a pas de solution s’il n’y a pas de volonté politique (Christian Welschbillig).

C’est encore plus vrai au niveau national : qui porte la responsabilité, publiquement, d’assumer le droit au logement des gens ?  Il y a quelque chose dans la pratique sociale qui fait qu’on manque d’interlocuteur, de quelqu’un avec qui on puisse avancer. Pour un certain nombre de situations, on est renvoyé d’une commune à l’autre, d’un organisme à l’autre du secteur HLM au secteur privé… Tout le monde est d’accord qu’il y a un public prioritaire. L’idée soutenue dans le rapport au Conseil Économique et Social, c’est que les partenaires départementaux concernés créent une cellule d’action et mettent en œuvre, son seulement des actions expérimentales, mais un programme public, quelque chose qui pourra être démultiplié, on ne peut raisonner autrement (Daniel Fayard).

Si on dit que c’est un véritable droit pour l’homme que le logement, c’est un problème de solidarité nationale, qui a une telle dimension qu’il soit être porté par la collectivité (Daniel Petrequin).

En contribution à cet atelier, Marc Devaux, Directeur Général de la Société d’HLM Lille et Environs, a envoyé au père Joseph la lettre suivante :

« ...J’ai depuis longtemps pensé qu’un organisme d’HLM comme celui que je dirige devait prendre des dispositions résolvantes pour régler les problèmes des familles socialement handicapées ou sans abri. S’arrêter à la seule population relevant des possibilités des HLM n’est pas satisfaisant . Le nombre des « sans toit » augmentant sans cesse, la tâche est suffisante pour interpeller chacun de nous .

J’ai donc mis en place en novembre dernier un département, celui de l’Habitat Adapté, dont la tâche essentielle est de prendre en compte les besoins des clients « de la différence. » Ceux pour lesquels personne, habituellement, ne peut rien ou dont personne ne veut. Pour répondre à de telles nécessités, il y a lieu d’intégrer deux éléments dans les réponses à proposer : adapter le relogement en sa forme et sa structure et en fonction de son usage, l’adapter aussi en sa façon d’être géré : l’accompagnement social, indispensable appoint pour une progression de la famille doit être inclus dans la gestion, adaptée en sa forme.

Plusieurs moyens sont utilisés pour y parvenir :

- les « logements spécifiques », individuels , anciens, réhabilités, en secteur diffus : ils permettent le relogement des familles cumulant des handicaps sociaux. Le point sur cette action est le suivant : 33 logements terminés , 27 en cours de travaux, 60 en projet avancé, 25 en négociation.

- les « logements thérapeutiques », situés dans notre patrimoine, permettent d’accueillir des unités familiales présentées par des associations avec lesquelles nous passons convention. Le suivi social est assuré conjointement par les associations et le Département Habitat Adapté. Les personnes considérées ont eu un « incident de parcours dans leur vie » (toxicomanie, prison, alcoolisme, hôpital psychiatrique etc... ) il y en a actuellement 62.

- les logements « pauvreté-précarité » que nous mettons à disposition dans le cadre des dispositions prises par le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale accueillent des familles légèrement handicapées socialement. La « réinsertion » est présumée rapide. Le suivi social est assuré par le CAL-PACT local en lien avec notre société. Il y en a actuellement 46.

D’autres actions sont en cours selon les besoins mis en évidence par nos différents partenaires ; c’est un début, mes efforts ne s’arrêteront pas là car la tâche à accomplir est encore vaste.

Conclusions – Pour action :

- Affirmer une volonté politique et une coordination au niveau national.

- Au niveau départemental, privilégier une jonction opérationnelle des principaux acteurs.

- Les Organismes HLM ne peuvent tout faire, mais doivent s’engager, imaginer, diversifier leurs réponses y compris la prise en gestion de logements privés et gérer au plus près des usagers dès les attributions.

- Créer une offre adaptée aux personnes, leur permettant de choisir leur relogement, de danger de logement, mais refuser les sous-logements.

- Des entres de Promotion Familiale et de Réinsertion Sociale sont indispensables, mais ne peuvent devenir un passage obligé.

Rédaction de la Revue Quart Monde

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