La marche neuf

Jean-Paul Baget

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Jean-Paul Baget, « La marche neuf », Revue Quart Monde [En ligne], 164 | 1997/4, mis en ligne le 01 mai 1998, consulté le 16 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/4898

Mon métier, c'est chef de chœur et « accoucheur » de voix. Dans une première tranche de ma vie, de 1979 à 1988, j'étais dans une quête éperdue du beau... L'image qui me vient, c'est celle d'un escalier où, très vite, j'arrivais à monter jusqu'à la marche neuf, mais avec l'impossibilité d'atteindre la marche dix : comme un but impossible à atteindre. Quand tu es dans une quête du beau pour le beau, tu vis des états où tu approches de quelque chose : c'est tout près, mais la connexion ne se fait jamais. C'était une grande angoisse pour moi. Il y avait quelque chose en moi qui ne pouvait pas goûter ce qui était chanté. Mais, par contre, j'ai tout de suite remarqué que les gens allaient mieux en chantant : ils se sentaient mieux dans leur corps, arrivaient au bout d'un moment à s'habiller autrement, osaient mettre des couleurs alors qu'avant ils s'habillaient « triste », avec des couleurs ternes. Certaines femmes assumaient davantage leur féminité. Enfin, plein de signes comme ça. Je me suis rendu compte qu'il se jouait là quelque chose d'essentiel. Et, à ce moment, j'ai commencé un travail sur moi.

C'est au milieu de cette démarche que j'ai rencontré le père Joseph Wresinski, qui m'a fait réfléchir sur l'art et sur les plus pauvres. Pour moi, le père Joseph Wresinski était fondamentalement un artiste, parce qu'il avait une faim et une soif d'art infinies : il voulait en manger. Il avait faim de cela, et c'est cela être artiste. Il fait partie des hommes qui comptent beaucoup dans ma vie parce qu'ils font partie des maîtres, c'est-à-dire des gens qui vont au bout d'eux-mêmes et de la vérité de leur histoire. Dans un premier temps de ma vie, j'aurais aimé être comme eux... et puis à un moment, j'ai compris que c'était à moi de trouver dans ma vie cette qualité-là, avec les éléments de ma propre vie !

S'il existe un échec de l'humanité, plus profond que tous les autres, je crois que c'est celui-là : de ne pas savoir discerner, dans le pauvre, ce qui est réellement l'homme, et de l'approcher au niveau de son avoir ou de ses manques, au lieu de l'approcher au niveau de son être.

Père Joseph Wresinski, Écrits et paroles, Ed. Saint Paul - Quart Monde, 1992 p. 574

Alors a commencé un autre travail sur moi, de recherche, de connaissance de moi. Oser accepter l'histoire qui est la mienne, avec ses blessures, ses déchirures. Et là, bizarrement, en étant accompagné, en pouvant accueillir ce chemin-là, c'est une autre musique qui semblait se dessiner. Il fallut du temps. J'ai traversé des crises et arrêté mon| métier pendant deux ans après 1988.

Pour en revenir aux adultes du Quart Monde, leur grande difficulté reste que la parole ne leur est pas facile, ils n'ont pas la possibilité de raisonner d'une manière toujours sage, de maîtriser leur intelligence. C'est très lié au fait qu'ils n'ont pas la possibilité de maîtriser leur corps. C'est pour cela qu'il serait important avant chaque « Cave »1 de faire quelques exercices respiratoires.

Père Joseph Wresinski, 14 janvier 1988, lettre à Claude Ferrand.

Ensuite, je me suis mis à retravailler comme chef de chœur, mais tout à fait à l'opposé. Avant, le but, c'était le beau : montrer une belle œuvre, vivre de beaux moments. Cela ne m'intéressait plus. A présent, mon but était que la personne puisse se connecter à la voix qu'elle est. A partir du moment où un être est connecté à son corps, qu'il est en confiance par rapport à lui-même, il peut avoir une relation aux autres qui n'est plus angoissante et angoissée ; son cœur peut s'ouvrir, il peut être lui-même. J'accueillais donc des gens individuellement, dans une relation musicale et thérapeutique. Puis, progressivement, j'ai recréé des groupes et suis revenu à mon métier originel de chef de chœur, mais dans cette nouvelle optique. En plus de ma formation de musicien, j'ai une formation de thérapeute avec la musique. A un moment, je me suis demandé : suis-je thérapeute avec la musique ou suis-je musicien ? Et je me suis dit : non, mon boulot, c'est musicien. La thérapie est là pour permettre à la personne de se connaître, de s'accepter comme elle est, dans son corps, son cœur, son esprit ; de s'aimer. Si elle s'aime, elle peut aussi aimer les autres. Mais cela ne suffit pas, car que fait-elle avec cela ? La personne, l'Être, est fondamentalement appelée à créer ce qu'elle est. A partir du moment où on fait des connexions entre le corps, le cœur et l'esprit, il y a un appel à naître, à créer, créer qui on est. Pour cela, il faut un outil : ça peut être de mettre des couleurs, de chanter. La thérapie, c'est le lieu de connexion avec soi-même, lieu de connaissance ; l'art, c'est un terrain de transformation par la création. Nous sommes tous des hommes et des femmes blessés : avant d'en venir à l'art, il faut guérir les blessures.

Pour moi, le point de départ, c'est l'homme : il y a une notion d'anthropologie qui, à mes yeux, est une dimension spirituelle. L'homme, c'est un corps, avec un cœur et un esprit et, à l'intérieur de ça, il y a encore un noyau (c'est une image qui m'aide dans ce que je fais). Quelle que soit son histoire, tout être est blessé : alors, il a plein de trous dans son corps et son cœur, qui font qu'il souffre et peut passer sa vie à vouloir colmater les brèches, effacer, remplacer, guérir, cependant sans jamais attaquer la cause. Mais au cœur de l'esprit, il y a ce noyau qui est le lieu secret du trésor de l'être : et ça, c'est quelque chose qui n'a pas pu être touché.

La question va donc être : « Comment me relier avec mon centre, mon noyau ? » Pour moi, on entre là dans la dimension spirituelle. On est au niveau de l'esprit. Mais l'esprit est forcément relié au cœur et au corps. Donc, ce n'est pas un esprit désincarné, comme on l'a dans certaines spiritualités où il y a un rejet du corps et des sens.

Le noyau, c'est l'esprit, mais l'instrument de base, c'est notre corps, il faut être incarné.

Dans cette dimension spirituelle, au contraire, c'est lié, cas il y a besoin d'un outil. Pour faire l'expérience des sens, il faut être dans son corps. Si tu as du mépris pour les sens, tu n'as pas d'instrument, tu es déconnecté de la réalité et tu te réfugies dans le monde des concepts, dans une idée sur la chose, mais tu n'es pas relié à la chose. Tu ne peux pas vivre l'amour, l'œuvre, la sexualité, si tu te contentes de te nourrir d'une idée sur l'amour, l'œuvre, la sexualité, sans les expérimenter. A la longue, le manque d'expérimentation sensorielle crée des manques plus graves, qui font que l'être, n'étant plus connecté à lui-même, devient inadapté à son milieu. Pour moi, on est dans l'art comme on est dans sa vie quotidienne : est-ce que tu es présent dans les choses de ta vie ? Si tu n'es pas là dans les actes de la vie ordinaire, comment veux-tu être là quand tu chantes, quand tu peins ?

Quand je fais un travail sur la voix, l'outil, c'est la voix, en lien avec l'art. La base, c'est donc de faire un travail sur le corps, le cœur, l'esprit : c'est proche des arts martiaux, ça demande une implication physique très forte. Cela fait que pour des gens nés en Occident - où on a parfois le corps « à côté de ses pompes » -, le travail est de se réapproprier son corps, et ce n'est pas rien ! Le noyau, c'est l'esprit, mais l'instrument de base, c'est le corps : il faut être incarné ; c'est une réconciliation avec le corps, se reconnecter à lui, jusque dans les cellules et être OK. Il y a plein de techniques par rapport à cela, qui sont des éléments de thérapie. Quand on joue avec des éléments thérapeutiques corporels profonds, on se rend compte que notre corps a mémorisé toute notre histoire. On voit cela dans le travail de massage par exemple. Les nœuds qu'on a dans son corps, on les retrouve dans la voix. Ils sont liés à notre histoire, à des blocages, des fermetures ; on a des nœuds au niveau de la gorge, du plexus, du dos, des fesses, des jambes. Il y a plein de gens qui n'ont plus la sensation de leurs jambes, qui sont coupés du sol.

Il faut revitaliser les sens. Les qualités qui nous sont données par les cinq sens révèlent une profondeur qu'il nous faut pouvoir goûter en tant que telle. Il n'y a pas seulement la surface d'une couleur, la beauté d'un son ou l'intensité d'une odeur mais il y a une profondeur. Cette profondeur des sens est trop souvent enfermée dans le concept qui définit l'objet perçu sensoriellement. C'est lorsque le contexte conceptuel du moi s'efface que la qualité sensorielle apparaît dans toute sa profondeur. Pour cela, il faut retrouver cette capacité de demeurer. A la condition de demeurer, tous les sens peuvent être exercés afin de laisser évoluer le sens profond des qualités qu'ils révèlent. Il y a une façon de sentir le parfum d'une fleur où on dit simplement : « C'est bon ! » Mais on peut aussi se permettre, pour un moment, de se perdre dans ce parfum.

Karlfried Graf Dürckheim, Le centre de l'Être, Albin.

J'ai vécu une expérience dans ma vie où j'avais les pieds au-dessus du sol. Je n'avais plus la sensation de mes jambes ; et puis à un moment, j'ai senti que je marchais sur le sol ; après, ça circulait, je pouvais puiser l'énergie de la terre. Il y a un branchement qui se fait à partir du bassin, qu'avant je ne sentais pas. Le bassin, c'est une zone délicate et basique : c'est le centre vital de l'homme. Il y a un travail à faire à ce niveau pour remettre le corps en mouvement.

Ensuite, il y a le cœur qui est lié aux émotions : les émotions, c'est le lieu de nos peurs. Dans un travail sur la voix, les peurs et les blocages, je les relie au regard de l'autre, au regard « qui tue ». Pour avoir l'inspiration, il faut que je puisse me rouvrir et, pour cela, il faut que je sois dans un espace de confiance. Il faut donc retrouver la confiance. Cela peut se commencer à deux, mais il y a ensuite une autre expérience de la confiance qui ne se fait qu'en groupe. Cela devient possible dans la mesure où l'autre est comme moi un être blessé. A partir du moment où, sans honte, on reconnaît qu'on est tous des êtres blessés, que va-t-on faire de notre blessure ? Quand je chante, l'expression de mon chant traverse ma blessure qui est souvent un lieu honteux, bétonné, muré, de peurs, d'angoisses. Quand je me mets à chanter, mon corps doit être là et mon cœur doit s'ouvrir. Pour que mon cœur s'ouvre, il faut soulever des couches de béton et en dessous des couches de béton, il y a des expériences douloureuses ; j'ai été jugé, mal aimé, rejeté ; le chant va faire remonter ces expériences ; ça soulève parfois des larmes, des émotions, qui peuvent être très fortes. Et là, on a le pouvoir de traverser cela. Ce qu'il y a de formidable dans l'outil du chant - comme dans d'autres outils - c'est que c'est un moyen pour transcender sa souffrance. Quand on fait en vérité un travail sur la voix, c'est un chemin de guérison, un moyen pour se reconnecter avec des choses douloureuses et les transformer. Et en les donnant aux autres, d'en faire quelque chose de beau.

Les plus pauvres ont tellement de trous qu'on entend mal les cris qui en sortent. On les identifie selon nos propres pensées. Comme tu le dis, Jean-Paul : seule l'approche de l'être est incontournable et permet la reconnaissance de l'autre dans ce qu'il est semblable à moi et non dans sa différence. C'est une grande réparation de penser le développement d'un être à partir de sa blessure. Alors que, la plupart du temps, les réponses données à celui qui a le besoin de se rejoindre, sont les expériences des autres, les solutions des autres et donc les croyances des autres. L'expérience intérieure ou spirituelle prend alors son vrai sens, celui d'une renaissance à soi-même, reconnaissance de cette part de soi non révélée qui nous attend.

Jeanpierre Beyeler au cours de l'entretien

J'ai vu des gens accoucher d'eux-mêmes, guérir, et leur vie se transformer. Là où ils avaient peur, ils peuvent affronter des choses.

L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art.

Robert Filliou

Par exemple, l'an dernier, j'ai fait une expérience de chant, danse, théâtre, avec des femmes au RMI, de toutes nationalités. A la fin de ces ateliers qui avaient duré deux ou trois mois, les femmes disaient : « Mes enfants disent que je ne "gueule" plus à la maison ; avec mon mari, on s'entend mieux, on est mieux ensemble ; avant, je n'osais pas faire des démarches pour chercher du travail, parce que j'avais peur, maintenant je n'ai plus peur et je n'ai plus honte d'être au RMI. » On sentait des femmes qui se refaisaient belles, réassumaient une féminité. Plein de choses s'ouvraient.

Pour moi, la beauté c'est l'expression de mon noyau, ce n'est pas chanter ma blessure. La blessure est traversée, guérie, mais guérie parce qu'à ce moment-là, je suis connecté à mon centre, mon noyau le plus profond et dans une relation d'amour. Et là, le chant qui sort fait vibrer mon corps blessé et ouvre mon cœur aussi. C'est pour ça que, pour moi, on est là dans une dimension spirituelle.

Un chanteur qui me touche, c'est un chanteur qui émet à partir de son centre : je sens mon corps qui vibre, des sensations dans les mains, les pieds ; les poils peuvent se hérisser ; mon cœur s'ouvre. Comme l'être qui a émis, a ouvert son cœur, si moi je prends le risque de le recevoir, tout à coup, tout peut s'ouvrir en moi et, à ce moment-là, je suis touché dans le fond de mon être. Quand on sait recevoir cela, on a des joies musicales plus fortes qu'à certains concerts. Ces moments artistiques - des moments de grâce - c'est à la fois très court et hors du temps, c'est inoubliable, c'est une expérience qui ne peut s'effacer. Le chant passe par quelque chose qui fond. Si on ne pleure pas, on ne peut pas chanter. Celui qui chante vient éveiller en toi quelque chose qui fait que tu fonds, tu fonds dans ta dureté, II y a un chant qui est donné par mon ego, avec lequel je montre comme je chante bien, comme je suis beau à bien chanter et puis il y a l'autre chant : j'assume qui je suis avec le corps que j'ai reçu et mon histoire. Et je te donne le chant qui m'échappe, qui me traverse, qui sort du plus profond de moi-même mais qui n'est pas moi. Cela passe par moi mais ce n'est pas moi.

L'art véritable rayonne toujours une part de Beauté objective, car il manifeste une qualité acquise, un niveau de perfection relative, un fragment de lumière manifesté.

Dans l'escalier sans fin de l'évolution, à une époque donnée de la vie de l'humanité, nous essayons tous d'atteindre une même marche qui doit révéler plus de vérité et donc de beauté. Alors l'artiste est pour moi celui qui, dans son domaine spécifique, atteint le premier la marche, en maîtrise tous les aspects, révèle à la perfection les qualités nouvelles de cette marche.

L'art exprime des étapes dans la réalisation spirituelle de l'homme. (Art pris dans son sens général de maîtrise parfaite d'une technique, quelle qu'elle soit.

L'artiste montre aux yeux de tous une part d'invisible qu'il a perçue, que les autres n'ont pas encore vue.

Yvette Grosset

Avec la marche neuf, tu as atteint quelque chose qui est proche d'une perfection, mais l'Homme, l'Être, n'est pas là. Donc c'est mort. Alors, la marche neuf est une illusion. Au lieu d'être sur la marche neuf, on est sur la marche une et seulement sur la marche une. Quand on est sur la marche une, le but c'est d'aller sur la marche deux, mais la première étape, c'est simplement d'être et de goûter pleinement la joie d'être sur cette marche une. C'est un tout autre état d'esprit.

Quant au passage à la marche neuf, il se fait par la création. Quand je suis connecté à ma blessure, qu'est-ce que j'en fais ? Pour la transformer, je dois devenir autre, dam une œuvre, quelle qu'elle soit. L'œuvre est la marche dix ; quand elle est totalement tienne, non parce qu'elle répond à des critères extérieurs esthétiques. Elle est la marche dix parce que tu donnes le meilleur de toi-même et que tu as fait toutes les étapes. Discerner cela, c'est ne pas juger mais faire confiance à son ressenti.

La beauté échappe toujours : l'homme veut toujours mettre en boîte, attraper, prendre et, justement, la beauté ne se prend pas, elle se reçoit ! Elle nous demande de nous ouvrir. Dès que je veux prendre la beauté, elle m'échappe...

La thérapie est nécessaire pour avoir une création artistique profonde. Mais je crois aussi que toute création artistique, vivante et belle, est thérapeutique, car elle fait du bien à celui qui la crée comme à celui qui la reçoit. Beauté, c'est plus fort que bien. Quand elle vient de l'Etre, la création exprime la beauté et alors, on est bien. C'est le signe : être bien. Cela fait du bien, tu peux le goûter.

L'expérience spirituelle a sa source au cœur de l'être, parce qu'une part de l'être est divine. Ainsi le chant, dans sa vraie dimension, relie tout. Il fait participer le corps, le cœur et l'esprit. Mais il y a aussi une sorte de sympathie, d'empathie, de contagion : c'est communicatif. Alors, quand un être émet ce chant-là, ce chant qui me touche, l'être est beau, son chant est beau et il rend beau celui qui l'écoute.

Nous sommes comme le galet de la plage, lourd et opaque, devant apprendre à devenir soleil. Nous sommes tous des galets et nous sommes tous destinés à devenir Soleil. Cette Évolution du galet au Soleil, se fait par l'évolution de la conscience, c'est une transformation de l'être, semblable à une opération qu'on retrouve en chimie et qu'on appelle distillation, qui permet d'obtenir ce qu'on appelle l'esprit de ce corps, son essence...

Notre vie sur terre est une étape de la distillation. Notre travail d'humain consiste à apprendre à distiller notre matière lourde, opaque, dense, jusqu'à révéler l'esprit, la lumière, l'essence qui est en elle.

Nos expériences de vie, nos blessures, les problèmes, nos souffrances, sont de la densité, de la matière lourde : une obscurité qui contient pourtant la lumière !

Chaque fois que nous comprenons le sens d'un problème et que nous transformons ce qui le crée, nous sommes moins denses, nous rayonnons un peu plus de lumière. Le galet est de moins en moins galet et devient de plus en plus soleil.

Yvette Grosset

Pour moi, on est dans l'art comme on est dans sa vie quotidienne : est-ce que tu es présent dans les choses de ta vie ? Si tu n'es pas là dans les actes de la vie ordinaire, comment veux-tu être là quand tu chantes, quand tu peins ?

1 Nom donné à l'Université populaire Quart Monde de Paris, lieu de rencontre et de formation, situé dans une cave.

1 Nom donné à l'Université populaire Quart Monde de Paris, lieu de rencontre et de formation, situé dans une cave.

Jean-Paul Baget

Jean-Paul Baget, chef de chœur et artiste pédagogue en direction et polyphonie à l'école d'art Martenot et à l'école de la chanson de Paris. Au sein de l'association Kiantado qu'il a créée, il dirige des ateliers de recherche sur les liens entre voix, mouvement et écoute, voix et art sacré, voix et thérapie. Il dirige de nombreux chœurs d'enfants et d'adultes. Il collabore à des spectacles et à des projets de réinsertion par la voix.

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