Chili : au-delà des 33 mineurs
Dans la région d’Antofagasta, 277 gisements sur 300 sont exploités sans être aux normes. Dans les faits, les trente-trois mineurs surmédiatisés demeurent paradoxalement sans voix. Ni eux, ni leur familles, ni le mouvement syndical – historiquement puissant dans ce secteur, mais affaibli par la dictature et ses réformes néolibérales –, n’ont eu l’occasion de donner leur analyse des causes de l’accident. A l’extérieur, ceux qui ont réussi à échapper à l’éboulement tentent de rappeler que leurs salaires n’ont pas été versés depuis plusieurs semaines... Ils se heurtent à l’indifférence générale. Le Chili est l’un des fers de lance du capitalisme minier latino-américain. (Web : Alterinfos 19/10/10, F. Gaudichaud)
Chine : quel vieillissement ?
Cette dynamique en forme de pyramide renversée – quatre grands-parents, deux parents et un enfant - est rapidement en train de devenir la nouvelle norme dans les villes de Chine, et c’est en grande partie le résultat de trente années de politique de l’enfant unique... « Même si les personnes âgées de ces familles 4-2-1 sont encore en bonne santé maintenant et qu’elles peuvent contribuer aux tâches ménagères et s’occuper des enfants, le problème, dans un futur prévisible, sera le manque de main d’oeuvre pour s’occuper d’eux », a dit Yuan Xin, professeur à l’Institut de Recherche sur la Population et le Développement à l’Université Nankai. Traditionnellement, les Chinois s’occupent de leurs parents quand ils vieillissent. Cependant, le fait que les familles rétrécissent et que gens vivent plus longtemps veut dire que les générations plus jeunes et les services de soins aux personnes âgées en Chine vont faire face à une immense pression dans les années qui viennent. (Le Quotidien du peuple en ligne, 15/10/10)
France : malades de pauvreté
Dans son dernier rapport, la Chambre régionale des comptes relève que « 22 % des hospitalisés - soit plus d’un malade sur 5 - apparaissent en difficulté financière, voire en situation d’insolvabilité ». Sur une année, l’AP-HM a ainsi soigné 6776 patients reconnus insolvables par le Trésor public... Autre cas de figure, « ces petits retraités, sans couverture complémentaire, qui n’ont pas les moyens de payer le forfait hospitalier (18 € par jour), ou le ticket modérateur (jusqu’à 200 € par jour) laissé à leur charge », détaille le service social de La Conception... Toutes les études le montrent : moins on est riche, plus on est malade. (La Provence. Com, 20/10/10)
Sénégal : sans protection sociale
Selon les statistiques d’une enquête réalisée par l’Unicef en 2009, moins de 20 % d’enfants sénégalais bénéficient d’une protection sociale... Le système de protection sociale comprend les régimes de sécurité pour les employés des secteurs privé et public, des mutuelles de santé (organisation à base communautaire ou professionnelle) et des programmes limités d’assistance sociale pour les plus pauvres et vulnérables. Cependant, moins de 20 % de la population sénégalaise bénéficient d’un ou plus de ces programmes. Seuls 16,6 % de personnes âgées de plus de 65 ans reçoivent une pension de retraite, moins de 20 % de la population sont couverts par l’assurance santé et seuls 13,3 % des enfants de moins de 15 ans bénéficient des allocations familiales. (Web : Le Soleil 19/10/10)
Sri Lanka : 2 600 enfants moines
Des enfants vont bientôt être ordonnés moines bouddhistes par le gouvernement. Hiranthi Wijemanne, qui représente le Sri Lanka au sein d’un panel d’experts des Nations unies pour les droits de l’enfant, a déclaré quant à elle que les moines leaders du bouddhisme au Sri Lanka se devaient de montrer l’exemple en s’opposant à de telles initiatives. « Je pense que c’est notre devoir de s’opposer à l’ordination de jeunes garçons : c’est une violation des droits de l’enfant », a-t-elle exprimé, faisant remarquer qu’il était rare que des enfants issus de familles aisées soient ordonnés à un âge aussi tendre. (Web : Eglises d’Asie 18/10/10)
OMD : Et le commerce ?
L’objectif du Millénaire portant sur le commerce international n’a reçu pratiquement aucune attention dans la vaste campagne de sensibilisation, il n’a fait l’objet d’aucune action, et même son échec n’a quasiment pas attiré l’attention dans le brouhaha du sommet des Objectifs du Millénaire pour le Développement, cette semaine... Pourtant, pour les seuls États-Unis, les violations de l’objectif du commerce international sont légion. Les consommateurs américains payent depuis longtemps le sucre environ le double du prix mondial en raison des quotas d’importation pour protéger quelque 9 000 producteurs nationaux de sucre. L’Union européenne est tout aussi coupable en la matière... Tout aussi graves sont les subventions distribuées aux producteurs américains de coton... Ces protections ont frappé les producteurs de coton aux coûts les plus bas dans l’économie mondiale, qui se trouvent également être quelques-unes des nations les plus pauvres sur la terre : le Mali, le Burkina Faso et le Tchad. Il est déjà clair que les objectifs ne seront pas atteints à la date cible de 2015. On peut déjà prévoir que le tintamarre qui accompagne cet échec portera sur l’aide, mais que le silence régnera en ce qui concerne le commerce. Le tintamarre portera aussi sur l’échec des actions publiques à promouvoir le développement, mais le silence régnera aussi sur les occasions perdues de permettre aux entrepreneurs efficaces des pays pauvres de se sortir de la pauvreté. (Afrik.com en collaboration avec UnMondeLibre.org,26/09/10)
Conseil de l’Europe : 100 000 enfants migrants
Alors que des programmes européens encouragent à juste titre les étudiants à faire des expériences à l’étranger, sont les bienvenus dans nos pays, la mobilité des enfants souhaitant échapper à la misère et aux conflits est perçue comme une menace... Nous devrions avoir des frissons seulement de penser que, dans les deux cas, par une simple décision administrative, nous pourrions signer l’arrêt de mort d’un enfant à qui, en fin de compte, on reproche d’être né au mauvais endroit au mauvais moment. En effet, le départ vers l’Europe est souvent le seul espoir que des milliers d’enfants ont pour survivre. Cependant, il n’est pas rare que des enfants soient envoyés contre leur gré par leurs propres parents ou leur village. Ces enfants portent la lourde charge d’être l’espoir en un avenir meilleur pour toute leur communauté. Enfin, dans certains cas, ils sont vendus aux trafiquants. La migration de mineurs non accompagnés est en effet souvent encouragée ou facilitée par des organisations criminelles qui en tirent de profit. Bien que ce phénomène existe depuis des années nous n’avons que des estimations sur l’ampleur de cette migration, notamment à travers les enfants qui sont accueillis par les autorités nationales. Selon une approximation minimale, au moins 100 000 mineurs non accompagnés sont présents en Europe. (Web Conseil de l’Europe, Maud de Boer Buquiccio, 20/10/10, colloque sur les mineurs étrangers)