Clio Barnard. Le géant égoïste

Film britannique, 2013

Marie-Hélène Dacos-Burgues

p. 44

Référence(s) :

Clio Barnard. Le géant égoïste, film britannique, 2013, écrit et réalisé par Clio Barnard, librement inspiré du conte d’Oscar Wilde, Le géant égoïste.

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Référence papier

Marie-Hélène Dacos-Burgues, « Clio Barnard. Le géant égoïste », Revue Quart Monde, 229 | 2014/1, 44.

Référence électronique

Marie-Hélène Dacos-Burgues, « Clio Barnard. Le géant égoïste », Revue Quart Monde [En ligne], 229 | 2014/1, mis en ligne le 01 septembre 2014, consulté le 19 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/7372

Ce premier long métrage en VOSTF est effrayant de réalisme. On saute d’emblée dans la misère du petit peuple anglais, dans les effets de la désindustrialisation et du Thatchérisme. Les familles des deux héros sont des familles dans lesquelles une violence inouïe règle les rapports humains sans que la tendresse soit bien loin, mais si furtive ! C’est à la limite du supportable. Au milieu de ces gens abîmés, des enfants gravitent, se droguent, font de l’argent avec de la ferraille. Tout le décor est là. Mais l’amitié entre deux enfants est le sujet du film. Nous allons suivre Arbor et Swifty que l’école renvoie tous les deux, l’un définitivement, l’autre provisoirement, pour cause d’insolence et d’inadaptation au système scolaire, sans qu’aucune autre mesure ne soit prise. Ce ne sont pas des enfants tendres, loin de là, surtout Arbor. On comprend mieux le système de la débrouille du patron autour de la « casse » qui reçoit les ferrailles, l’enchaînement de ces duretés d’une société sans compassion pour les plus faibles. Arbor, si jeune, 9/10 ans, sait déjà comment voler Kitten (le géant égoïste, celui qui lui sert de patron). Swifty est plus doux, il est attaché aux chevaux et à son ami. Il ne faut pas vous raconter l’histoire.

Marie-Hélène Dacos-Burgues

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