Une enfance pauvre, très pauvre, de 1950 à 1968, d’un jeune Berbère du Moyen Atlas marocain, à la frontière algérienne. Un témoignage sobre, dur, fort.
La misère insoutenable et ses conséquences : soumission à la religion ; à la tradition, résignation mais aussi grandeur et dignité des parents.
Ce n’est qu’au lycée d’Oujda que le jeune adolescent va découvrir le lit, manger sur une table avec couteau et fourchette. C’est à Oujda aussi que l’auteur va constater, et il sait nous le montrer avec beaucoup de retenue, le décalage immense entre les étalages luxueux de la ville pour les nantis, et le manque de tout de la grande pauvreté. C’est aussi la « mafia » des nantis qui réserve aux siens les places de « pion », etc.
Mais l’auteur ne baisse jamais la tête. Toujours, il repart malgré la faim, la hantise e la faim, l’indifférence, les vexations des « fonctionnaires » de son pays ou du nôtre. Grâce aux sacrifices de ses parents, à son travail, à sa ténacité, il poursuit ses études à Grenoble (France.)
C’est un homme debout qui nous livre ses sentiments, ses réflexions, qui se forme au travers des événements bons ou moins bons. Une interrogation le tenaille : « Pourquoi les miens se sont-ils accrochés à ces montagnes arides, inhumaines ? »
Ce livre m’a donné envie de connaître sa force, sa pudeur, sa tendresse, et d’être comme lui capable de les communiquer.