Michèle Lelièvre, Emmanuelle Nauze-Fichet (dir.), RMI, l’Etat des lieux, 1988 - 2008

Ed. La Découverte, PARIS, coll. Recherches, 2008, 284 p.

Daniel Fayard

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Michèle Lelièvre, Emmanuelle Nauze-Fichet (dir.), RMI, l’Etat des lieux, 1988 - 2008, Ed. La Découverte, PARIS, coll. Recherches, 2008, 284 p.

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Daniel Fayard, « Michèle Lelièvre, Emmanuelle Nauze-Fichet (dir.), RMI, l’Etat des lieux, 1988 - 2008 », Revue Quart Monde [En ligne], 207 | 2008/3, mis en ligne le 01 février 2009, consulté le 20 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9193

Les auteurs responsables de cet ouvrage se défendent de présenter là une évaluation d’ensemble du RMI mais visent, à l’occasion du vingtième anniversaire de l’institution de ce dernier « filet de sécurité », à éclairer le rôle joué par le RMI dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, à comprendre comment des personnes sont amenées à recourir à ce dispositif, à apprécier dans quelle mesure le RMI les aide à mieux vivre ou à accéder à une autonomie financière, à recenser les obstacles divers à l’insertion.

Une vingtaine d’auteurs ont été sollicités, pour la plupart chargés d’étude ou de mission dans divers organismes de recherche, notamment à la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Inutile de préciser que le contenu de leurs prestations est fortement marqué par l’analyse de diverses enquêtes qu’ils ont conduites, principalement en 2006, pour appréhender :

* les effectifs qui sont les bénéficiaires du RMI (profils, parcours, niveau de vie, conditions de vie...),

* comment se présente leur sortie du dispositif (la contrepartie ou l’insertion avec l’accompagnement, l’accès ou le retour à l’emploi avec des incitations financières...),

* la mise en place de la décentralisation du RMI (en 2003)

* les opinions sur le RMI, des bénéficiaires et de la population française.

Ces données sont de facture essentiellement statistique et supposent que le lecteur a l’expertise de ce langage pour tirer le meilleur des innombrables comparaisons de pourcentages. Retenons néanmoins par exemple :

* Le niveau de vie annuel médian des personnes qui sont restées inscrites au RMI tout au long de l’année 2006 est de 7 400 €, alors qu’il est de 16 900 € pour l’ensemble de la population.

* En décembre 2006, 1,3 million d’allocataires étaient payés au titre du RMI, soit 1,5 million d’adultes (4 % de la population d’âge actif). Avec les enfants et les autres personnes éventuellement à charge : 2,5 millions de personnes de tous âges vivaient dans un foyer percevant le RMI (3,9 % de la population totale)

Certaines contributions apportent des éléments d’information et d’appréciation de portée plus générale et plus accessible, relatifs aux grandes étapes de l’histoire du RMI et au dispositif lui-même. A signaler également la préface de Bertrand Fragonard, ancien délégué interministériel au RMI, qui souligne quatre éléments majeurs : 

* c’est au niveau de la nature du droit que le RMI est le plus novateur

* il s’agit de protéger les plus faibles tout en évitant les comportements de facilité

* l’ambiguïté du pilotage du RMI a pesé sur les politiques d’insertion

* la création du RMI a accéléré l’évolution de la politique sociale.

Daniel Fayard

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