Louis Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses, A Paris, pendant la première moitié du XIXème siècle

Ed. Perrin, Paris, 2002 (Librairie Plon, 1958), 566 p.

Daniel Fayard

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Louis Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses, A Paris, pendant la première moitié du XIXème siècle, Ed. Perrin, Paris, 2002 (Librairie Plon, 1958), 566 p.

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Daniel Fayard, « Louis Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses, A Paris, pendant la première moitié du XIXème siècle », Revue Quart Monde [En ligne], 189 | 2004/1, mis en ligne le 01 juillet 2004, consulté le 19 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9288

Récemment réédité, ce livre est considéré comme un ouvrage de référence pour l’évaluation de la pauvreté et de la misère au sein de la population parisienne, entre la période révolutionnaire et le second Empire, principalement durant la Restauration (1814-1830) et la Monarchie de Juillet (1830-1848)

Peut-être à cause du croisement opéré entre de nombreuses données statistiques (à la fois globales et distribuées soit par quartier ou arrondissement, soit par catégories socioprofessionnelles), où émergent particulièrement celles de la démographie (fécondité, mortalité, nuptialité, mobilité, migrations, recensement de la population... ), et de nombreuses appréciations qualitatives issues de la littérature (Balzac, Hugo, Sue...), de la presse, de rapports administratifs, d’enquêtes (Buret, Villermé, Fregier, Gerando, Morogues...) ou d’ouvrages de réformateurs sociaux (Saint-Simon, Fourier, Considérant, Proudhon, Louis Blanc...)

Louis Chevalier est un passionné d’histoire sociale, attaché certes aux faits économiques et aux événements politiques, appréhendés souvent à l’occasion des « crises » (épidémie, chômage, famine, insurrection, restructuration urbaine...), mais aussi à l’opinion et aux comportements respectifs des bourgeois et des pauvres (le thème de la violence est récurrent).

Il fait comprendre certaines évolutions (comment insensiblement, par exemple, on est passé durant cette période de la notion des « misérables » à celle des « prolétaires ») tout en notant la persistance de la précarité des conditions de vie de ces populations flottantes, mal intégrées, et du danger qu’elles représentent pour la société, mais aussi du danger dans lequel elles sont condamnées à vivre (le concept du « crime » sert de fil rouge à son analyse).

La lecture de ce livre est souvent rendue difficile par l’accumulation des données rapportées et par le parti pris de présenter les évolutions historiques pour chacun des thèmes abordés, ce qui oblige le lecteur à parcourir le demi-siècle à de nombreuses reprises. Inconvénient cependant mineur pour celui qui est avide de connaître dans le détail divers aspects de l’histoire sociale d’une ville comme Paris.

Daniel Fayard

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