Dans les années 60, cinq jeunes adolescents se retrouvent en marge du système scolaire. Ils sont mis en classe de rattrapage chez M. Raffin, instituteur, lui-même déchu de l’Education Nationale, malade et plus ou moins alcoolique, qui tente en vain de les faire parler.
A longueur d’année, se succédaient dans cette classe des enfants d’alcooliques, de prostituées, d’immigrés ou de parents divorcés, souffrent tous du même mal : le silence, un silence qui leur paralysait la langue, un silence refuge.
Ils étaient cinq, montrés du doigt par les autres, subissant leurs humiliations « les varjots du zoo, les zinzins chez Raffin. »
A la mort de ce dernier, les enfants sont envoyés à la campagne, chez une institutrice psychothérapeute, Alexina. Là, éloignés de leur famille, une nouvelle vie commence pour eux. Grâce à l’écoute et à la patience d’Alexina, non sans difficultés, avec des larmes et des cris de révolte, chacun va pouvoir dire son histoire personnelle : Abou, par exemple, fils d’ouvrier immigré récemment arrivé en France, qui se réveille chaque matin le ventre noué, hanté par les souvenirs des horreurs de la guerre d’Algérie dont il fut le témoin quand il avait 4 ans ; Monique, enfant battue, surnommée « la gamine qui pue l’éther » se prendra de passion pour le piano que lui enseigne Alexina ; Jean, enfant sans père, qui cache un lourd secret, dont il pourra enfin parler à Alexina.
Sans mélodrame ni misérabilisme, Medhi Charef, grâce à un langage simple et direct – celui des enfants – réussi à nous émouvoir et à nous faire comprendre ce monde du silence. Il nous fait ainsi partager la formidable vitalité de ces enfants.