176 | 2000/4Le droit de participer

En principe, toute personne est libre de participer à des activités ou à des groupes de son choix, et de jouir des droits fondamentaux reconnus à tous. Cependant la participation active à la vie sociale, acte de liberté et de responsabilité individuelles, n’est pas le fait de la majorité. Or la vitalité d’une communauté se mesure au nombre de personnes qui accèdent à des réseaux, à des biens et à des droits.

Ce dossier illustre divers chemins explorés pour rendre effectif ce droit de participer que revendiquent les plus pauvres : à la connaissance, à l’évaluation des lois, à la vie locale, à des associations ou à des syndicats, à des débats politiques, et plus généralement au développement de leur communauté. Leur isolement ne tiendrait-il pas à l’insuffisance d’une volonté commune non seulement de les associer à nos combats, mais plus encore de rejoindre les leurs, de nous faire leurs partenaires, en mobilisant les moyens humains et matériels nécessaires ?

Comme en témoignent les contributions ici réunies, apparaît la nécessité de médiations ayant pour objectif de permettre à un plus grand nombre d’exercer ce droit de participer. Passer de l’exclusion à la participation active ne peut s’effectuer sans la conscience partagée que l’isolement des personnes les plus démunies est un déni de démocratie et une raison de l’impuissance de nos sociétés à éradiquer la misère.